DarkWolf Lair

[Fred_OSLB]

Synopsis :
Susie est une jeune fille comme les autres, jusqu'au jour où elle se fait violer et assassiner par son voisin dans un champ de maïs, près de chez elle, en rentrant de l'école. Son assassin la découpe en morceaux et s'en débarrasse dans un endroit où il sera impossible de les retrouver. Susie est au paradis et voit tout ce qu'il se passe sur Terre : les doutes de son père, le renfermement de sa sœur, l'incompréhension de son frère et la folie dans laquelle sombre sa mère. Sa mère qui quitte la maison, son père est prêt à tout pour découvrir son meurtrier, et Susie commente toute l'action avec ses sentiments.
(Source : )


Adapter une oeuvre n'est jamais aisé. Adapter une oeuvre imagée l'est encore moins. Adapter une oeuvre imagée sur un sujet très sensible (la pédophilie) relève carrément de l'équilibrisme sans filet.

Peter Jackson risquait gros sur cette adaptation, et une fois de plus, le talentueux néo-zélandais s'en tire, a minima, avec les honneurs.
En effet, sans excès de gravité, ou de trop bonne conscience, et surtout sans jamais tomber dans la facilité de la dénonciation naïve, Jackson, fait preuve d'un lyrisme que certains auront peut-être déjà découvert dans le très beau, et déjà très sombre sur le fond, Créatures Célestes.
A nouveau, Jackson navigue entre 2 mondes, ce qu'il sait, d'ailleurs, probablement le mieux faire : l'univers réel, et « l'entre-deux mondes », dont les transitions sont parfois époustouflantes de virtuosité.

La force du film, est que, loin de n'être qu'une oeuvre technique, Lovely Bones, subtilement, traite une réflexion sur le deuil, le renoncement, et la continuité de la vie « pour ceux qui restent » et doivent « faire leur deuil ». Le film est également un thriller plutôt réussi, avec quelques moments de tension, que Maître Alfred n'aurait pas renié.

Seul défaut, le manque de charisme de ses personnages. Si la jeune et innocente Saoirse Ronan (Susie), et le tueur pervers Stanley Tucci (Geroge Harvey) jouent leur partition sans faute et sauvent quasiment le film, il n'en est pas autant d'acteurs plus (re)connus comme Mark Wahlberg ou Rachel Weisz, dont les interprétations sont, au mieux insignifiantes, et au pire absolument pas crédibles. Quant à Susan Sarandon, son rôle est carrément inutile.

Si vous avez aimé, comme moi, La Jeune Fille de l'Eau ou Le Labyrinthe de Pan, vous devriez aimer le lyrisme fantasmagorique de Peter Jackson. Au final, on pourra juste regretter qu'il n'ait pas cédé à la tentation 3D, tant les tableaux qu'il dépeint semblent s'y prêter.

Onirique !


14/20