Goodies & liens, Motorola, fonds d'écran...
La parole à...
Le visuel: Cinema, animation, nostalgie
Musique
Forum de discussion
Jeux videos
En savoir plus sur Darky, Ancolie, Yumi...
Retour à l'accueil
GORE: "sang coagulé" en anglais. C'est par ce terme qu'un genre est né, une version ultime de l'horreur, qui n'hésite pas à la
montrer plutôt que de la suggérer (l'horreur…^^).

LES ORIGINES :
Cinématographiquement parlant, tout le monde s'accorde à dire que le père du gore est Hershell Gordon Lewis (HGL), cinéaste
américain, qui fut le premier à montrer sur grand écran des corps mutilés, suite à d'horribles meurtres, comme dans "Blood
Feast", "2000 Maniac", etc…

Mais on peut déjà retrouver des scènes très fortes auparavant, comme dans "Le chien Andalou", et sa fameuse scène de la
lame et de l'œil.

On pourrait aussi dire que le cinéma gore n'est qu'une évolution naturelle avec la technologie de certains spectacles du début du
siècle dernier, "Le grand guignol", où les badauds pouvaient assister à des reconstitutions de meurtres, de décapitation,
d'éviscération, etc…A noter qu'il existe à Londres le musée de Mme Tussaut, retranscription de ce genre de spectacle d'antan.

Pour en revenir à HGL, il fut un pionnier, qui par la suite convertira bon nombre de ses jeunes spectateurs à perpétuer son
œuvre. Bien évidemment, les films sortis à l'époque (dans les années 60) firent scandale, et une anecdote veut même qu'une
fausse ambulance attende devant les cinémas pour amplifier le sentiment de malaise.

DEFINITION :
Il faut tout d'abord dissocier le film "gore", d'un film "à effets gore". La nuance est subtile, mais le traitement est différent. Un film
gore, par rapport à un film d'horreur classique, est grosso modo ce qu'est le porno au film érotique: un cinéma de l'extrême, avec
une succession de scènes crues, toutes liées par une intrigue plus ou moins travaillée, et dont l'ambiance n'est pas le point le
plus important.
Et contrairement à sa définition, les effets ne se limitent pas à des hectolitres de sang déversés (on parlerait alors d'effets
sanguinolents), mais plus à des corps démembrés, des têtes décapitées ou explosées, des membres arrachés…j'en vois
certains qui tournent de l'œil, ou se demandent quel peut être l'intérêt d'un tel étalage de "boucherie"…

LE BUT DU GORE :
Il est multiple, tout dépend de son utilisation au sein du film et de l'intrigue. Le meilleur exemple est celui de Spielberg: il utilise bon
nombre d'effets gore dans différentes optiques. Si dans "Les aventuriers de l'arche perdue", ces effets viennent renforcer
l'aspect spectaculaire du film, ils viennent témoigner de la cruauté de la guerre, de la tragédie que fut le débarquement dans "Il
faut sauver le soldat Ryan". Dans de moindres mesures, Pekinpah révolutionna un peu le western en filmant pour la première
fois des fusillades réalistes, avec fausses poches de sang explosant à l'impact d'un balle. On est bien loin du cowboy qui met
trois plombes à s'écrouler, et propre comme un sou neuf.
Voici avec un réalisateur deux facettes du gore: d'un côté accentuer le côté spectaculaire, et de l'autre offrir au spectateur une
vision proche de la réalité (limite documentaire), non censurée, pour mieux marquer les esprits.
Il existe bien évidemment d'autres intérêts au gore, comme celui de dédramatiser la mort, de se moquer de celle-ci, avec des
effets tellement gros, ou dans des situations si improbables et burlesques, que cela engendre plus des fous-rires. Le meilleur
exemple reste les premiers films de Peter Jackson comme "Bad taste", puis "Brain Dead", Jackson disant d'ailleurs de ce dernier
que c'était la première comédie gore qui pouvait être vu par les 7 aux 77 ans. Il est vrai que son film jouait tellement dans la
surenchère que ça en devenait burlesque. Il en va de même pour la seconde partie d'"Une nuit en enfer".
Les effets gore peuvent aussi renforcer la cruauté ou l'ambiance malsaine, comme dans Seven, Maniac, Hellraiser, … La scène
de l'autopsie dans "Les rivières pourpres", filmée par Kassovitz très longuement, et avec un cadavre des plus crédibles, a
provoqué pas mal de malaises, y compris celui du réalisateur.

En parlant de malaise, bon nombre se demande pourquoi le gore fait vendre, pourquoi un tel engouement devant ce type de
spectacle macabre???
Quelques réponses ont été données plus haut (effet spectaculaire, se rapprocher de la réalité, parodier la mort, instaurer une
ambiance des plus malsaines), mais un des principaux vecteurs est sans doute la curiosité de l'Homme, curiosité innée qui le
pousse à vouloir assister en spectateur passif, que ce soit lors d'un carambolage, d'une catastrophe naturelle, etc…Le
paradoxe étant que le fait de ne pas regarder aurait tendance à nous culpabiliser, d'être insensible. D'ailleurs les médias ont bien
perçu cette fascination, et n'hésitent pas lors des JT ou dans les articles de presse, à nous assener d'images "choc". "le poids
des mots, le choc des photos" comme le disait si bien un slogan…

La mort nous fascine, nous intrigue, et nous essayons chaque jour de la comprendre, et de savoir ce qui se cache derrière. Le
gore fait fi de tout cela mais nous donne notre dose de "barbarie", et on se rassure en la regardant que tout ceci n'est que
fiction…Le danger provient bien évidemment de cette frontière parfois étroite entre la fiction et la réalité. Là aussi les médias
s'empressent de saisir l'affaire, et citent alors comme déclencheur un film d'horreur ou un jeu vidéo. Le véritable déclencheur est
autre, il est dans la conscience de faire la distinction entre ces deux univers. Tout comme une arme, ce n'est pas la fiction qui
tue, mais l'individu.

L'AGE D'OR :
Indéniablement la fin des années 70, et les années 80. Avec entre autre un festival comme Avoriaz, le film d'horreur était à son
paroxysme, reconnu comme il devait l'être, avec la reconnaissance de certains maîtres en la matière, comme Sam Raimi (Evil
Dead), Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse), George Romero (La nuit des morts-vivant), Wes Craven (Les griffes de la
nuit), Joe Dante (Le loup-garou de Londres), Lucio Fulci (L'au-delà), David Cronenberg (La mouche), John Carpenter (The Thing),
Dario Argento (l'oiseau au plumage de cristal), Brian Yuzna (Society), Clive Barker (Hellraiser), Stuart Gordon
(Reanimator),etc..La liste serait bien longue.

Bien évidemment il a eu du bon, du très bon, et du moins bon: des séries B innovatrices au Z fauché, tout ce qui pouvait être
exploité l'était: monstres, démons, serial killers, fantômes, extra-terrestres, vampires, loup-garou et autres. On a même eu droit à
des tomates tueuses et une moussaka géante!! ^O^

LES FIGURES EMBLEMATIQUES :
Dans tout film d'horreur, il y a d'une part les victimes, de préférence des adolescents, et d'autre part le mal, incarné sous les
formes les plus diverses. La plus frappante (dans tous les sens du terme) est celle du "boogieman", un être à l'apparence
humaine mais qui n'a plus rien d'humain, un individu au départ normal qui s'est transformé pour X raison en une machine à tuer
invincible (ce qui permet d'ailleurs de le faire revenir dans les séquelles). Les plus connus sont bien évidemment Freddy Krueger
(Les griffes de la nuit), le tueur de Elm Street, revenu des enfers pour tuer les teenagers dans leurs rêves, Jason Vorhees
(Vendredi 13 Part.2), revenu des profondeurs du Crystal lake pour déssouder les jeunes campeurs fornicateurs, Mickael Myers
(Halloween), cherchant en vain à tuer sa sœur. D'autres sont un peu moins connus, comme Pinhead (Hellraiser), Candyman, ou
Chucky. On a eu droit récemment à un revival grâce à Victor Salva, qui avec son "Jeeper Creepers" (et sa suite) a enthousiasmé
bon nombre de spectateurs.

PORNO ET GORE, MEME COMBAT?
Antant un film érotique peut comme un film d'horreur bercer dans une sorte de poésie macabre (Dellamorte Dellamore, Le tour
d'écrou,...), autant le gore et le porno militent dans le "toujours plus". Car il faut faire preuve d'inventivité dans le milieu pour
toujours étonner le public.

LES GRANDS NOMS:
Les spécialistes des effets spéciaux sont aujourd'hui nombreux.
Cependant, certains noms sortent tout de suite du lot:
TOM SAVINI: acteur (Sex machine dans Une nuit en enfer, c'est lui), cascadeur, réalisateur et prodigieux créateur d'effets
saisissants. Il a entre autre travaillé sur Vendredi 13, Massacre
à la tronçonneuse, les films de Romero.
KNB: très bon studio d'effets spéciaux (le retour des morts-vivants)
STAN WINSTON: il passe maintenant plus de temps sur les les effets spéciaux digitaux que sur les effets gore. Terminator,
Aliens, Jurassic Park...

LE GORE FRANÇAIS:
On ne peut pas dire que le genre soit si bien illustré chez nous, car hormis Baby Blood, Haute Tension, Malefique et quelques
autres raretés (les Jean Rollin), on reste encore assez frileux par rapport à nos voisins.

L'AVENIR DU GORE?
Les années fin 70-80-début 90 furent les plus prolifiques pour le gore.Puis le genre, comme le film d'horreur, a commencé à
s'essoufler. Il aura fallu attendre l'arrivée des Slashers
(avec Scream de Wes Craven, et son excellente intro), pour relancer la machine, mais aussi la saborder. Suite au succès de
l'homme au masque fantomatique, des clones n'ont cessé de proliférer (Souviens toi l'été dernier, Urban Legend), avec plus ou
moins de maestria. Ceci-dit, il fut de courte durée et se voit remplacé parle revival des monstres d'antant, comme le vampire
(Underworld, Hellsing, Vampires), le zombie (Resident Evil, House of the Dead, Ghosts of Mars, Undead, Shaun of the Dead), les
monstres (Jeepers Creepers, Broceliande, The Descent, The Crypt), Les loups-garous (Ginger Snaps, Dog
Soldiers),etc...Concernant le film 100% gore, il faut se pencher vers l'Allemagne qui compte quelques réalisateurs passionnés
comme Olaf Ittenbach (Premutos, Black Past).

Plus récemment, un petit jeune du nom d'Eli Roth a sorti deux œuvres plutôt malsaines : Cabin Fever et Hostel, deux films qui ont
aussi donné, certes avec quelques contreverses, un petit coup de jeune au genre. On peut aussi noter la sortie d'Evil Aliens,
Undead, Dead Meat, House of the dead 2, The Descent, Détour Mortel, Saw sans compter des petits bijoux asiatiques (Stacy
attack of the schoolgirl zombies, Junk, Versus, Audition, Les Guinea Pig). On peut même trouver quelques traces de gore dans
des œuvres grand public, comme dans Bad Boys 2 de M. Bay, ou Kill Bill de Tarantino par exemple…

On le voit alors, le genre n'est pas prêt de s'épuiser, et trouvera toujours un réalisateur pour le remettre sur les rails, et relancer
ainsi un genre vraiment à part.

Vous trouverez à gauche un excellent dossier sur le sujet, et quelques bonnes adresses web. Vous trouverez aussi dans la
rubrique cinéma ma filmographie sélective, et toutes les critiques de films sur l'OSLB.