DarkWolf Site Admin

Joined: 20 Mar 2005 Posts: 4037 Location: Geekland
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Posted: Thu Apr 03, 2025 1:31 pm Post subject: THE SUBSTANCE |
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SYNOPSIS : Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit :
THE SUBSTANCE
Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite.
Respectez les instructions :
VOUS ACTIVEZ une seule fois
VOUS STABILISEZ chaque jour
VOUS PERMUTEZ tous les sept jours sans exception.
Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
AVIS : Ouch, voilà un film comme on les aime : audacieux, irrévérencieux, cinglant, critique et en plus bien conçu.
La réalisatrice Coralie Fargeat nous avait déjà surpris avec son très bon "Revenge", et exploite de nouveau une position féministe pour "The Substance" en s'attachant cette fois sur les diktats de la société, sur l'envie de jeunesse éternelle, sur l'apparence impeccable à tout prix.
Quand une star arrive à la fin de sa carrière (incroyable Demi Moore), lamentablement remerciée par son producteur totalement abject (énorme Dennis Quaid qui s'appelle dans le film "Harvey"...hasard ou coïncidence ), le monde s'effondre autour d'elle, et le hasard fait qu'elle reçoit un mystérieux colis lui promettant de redevenir une jeune femme d'une vingtaine d'années.
Ce processus n'est pas une cure de jouvence, mais une entité qui s'extirpe de votre corps une fois le composé injecté dans le corps, une version juvénile dont la durée de "fonctionnement" est de 7 jours. En gros, tandis que votre corps actuel se repose, vous vous retrouvez dans celui d'une jeune femme, et devez surtout intervertir à la fin de l'ultimatum, sous peine de séquelles.
Autant vous dire que dans les films, comme dans la vraie vie, les règles ne sont que peu respectées.
C'est ainsi que Demi Moore retrouve une seconde jeunesse une semaine sur deux sous les traits de Sue (Margaret Qualley, avec sans doute ici le rôle déterminant pour sa carrière).
Si les débuts sont prometteurs, avec une star qui renoue avec le succès et fait un gros pied de nez à son producteur mais aussi à la société, les choses ne vont pas se passer comme prévu.
Car ces fameuses règles, comme celles pour les Mogwaï, peuvent avoir de grosses incidences si elles ne sont pas respectées.
Tout cela pour une certaine avidité, puisque le principe devient addictif et comment revenir dans un corps flétri quand on peut rester dans un qui sent bon la jeunesse.
L'excellence du scénario est de nous montrer, avec un formidable jeu d'actrices de Moore et Qualley, comment une seule et même personne, une seule conscience ayant accès à deux versions d'elle-même, finit par se renier et tomber dans une sorte d'addiction, le composé devant alors une drogue qui conditionne sa victime pour toujours en vouloir plus.
C'est donc une satire de l'addiction, de toute forme de drogue, combinée à un constat glacial d'une société basée sur l'apparence et les résultats.
Et ce qui devait arriver arriva, la fin du film se déchaine alors dans un spectacle que n'auraient pas renié Cronenberg ou Yuzna, ces deux réalisateurs ayant forcément impacté la vision finale de la réalisatrice et de ce final qui a de quoi vous retourner.
"The Substance" est une petite pépite, et on sent que le fait qu'il soit réalisé par une femme (française de surcroit) a permis une certaine liberté de ton, une certaine corrosivité et surtout des actrices qui n'hésitent pas à se mettre à nu (au propre comme au figuré), se sentant plus à l'aise vraisemblablement par une direction féminine.
Vous l'aurez compris, c'est un quasi sans faute pour ce film impitoyable, très mordant, mais attention, très adulte vu le final et la proportion de nudité déployés.
Une très belle réussite, une petite bouffée d'air frais dans le contexte actuel, et maintenant l'envie de voir ce que nous réserve Coralie Fargeat pour la suite.
18/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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