DarkWolf Site Admin

Joined: 20 Mar 2005 Posts: 4056 Location: Geekland
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Posted: Mon Feb 17, 2025 2:39 pm Post subject: [PC]SPRAWL |
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INTRIGUE : Vous incarnez SEVEN, une femme super soldat des forces spéciales tombée en disgrâce, qui se trouve mêlée à un conflit avec les forces gouvernementales. Tandis que ces dernières cherchent à la tuer, une mystérieuse voix intérieure la pousse à survivre. Trahie par son organisation et décidée à renverser la Junte, un régime militaire gouvernant le SPRAWL d'une main de fer, SEVEN doit fuir la Cité fortifiée et découvrir les secrets que renferment la SPIRE [Fiche Steam]
GAMEPLAY : SPRAWL, c'est de l'adrénaline pur jus. Ce FPS qui emprunte énormément aux pionniers du genre (tuer les ennemis, trouver des clés et avancer) mise sur un gameplay atypique, piochant dans des grands noms quelques idées bienvenues.
Si le titre est présenté comme un héritier de "Titanfall", il faudra plus se rapprocher de titres comme "Ghostrunner" et "DooM Eternal". Deux franchises, deux FPS, deux façons d'appréhender le genre FPS, et SPRAWL va marier à merveille les bonnes idées empruntées à chacun pour en faire un cocktail détonant.
De "Ghostrunner", on retrouve d'énormes similitudes : vous êtes un cyborg dans un monde cyberpunk, et vous allez pouvoir courir sur les murs, ralentir le temps, et user d'un katana pour occire vos ennemis. De "DooM Eternal", le titre conserve une particularité liée à la récupération d'items sur le corps de vos ennemis.
En gros, quand vous activez le bullet time, le mode ralenti (ici appelé adrénaline) puise dans une jauge à remplir et vous indique les points faibles des ennemis. Sur le soldat de base, ce sera bien évidemment la tête, et faire un headshot libérera une dose de soins, de munitions, et d'adrénaline à récolter. Décharger l'intégralité de vos munitions dans une autre partie tuera l'ennemi, mais vous privera de ressources.
Vous aurez rapidement d'autres armes que votre simple katana, des magnums aux mitraillettes en akimbo, en passant par le fusil à pompe, le lance-grenade, la gatling, le railgun et le lance roquettes. Tant de façons de venir à bout des hordes d'ennemis vous fonçant dedans pour les plus stupides, les autres prenant soin de vous infliger des dégâts à distance, voire de fuir quand nécessaire.
Le jeu devient alors extrêmement addictif, vous poussant à soigner vos tirs pour ne pas manquer de ressources, d'autant plus que le nombre d'ennemis et leur variété s'étoffe au fur et à mesure.
Si le gameplay ne s'appuie que sur ce principe (pas d'amélioration de votre personnage, de vos armes, de compétences en plus), cela suffit amplement pour en faire un titre très nerveux, sans fioriture.
RÉALISATION : Il faut comprendre que le jeu est un projet d'une équipe très réduite (deux personnes et un peu d'aide), et donc le titre ne va pas forcément briller sur sa partie technique, du moins sur la partie graphique avec une touche old-gen et des textures parfois baveuses. Mais ce qui compte ici, c'est la direction artistique, de toute beauté, vous propulsant dans un monde poisseux.
L'inspiration en intérieur et extérieur nous renvoie vers des œuvres comme "Blade Runner", "Akira" mais aussi et surtout "Ghost in the Shell".
De quoi rebondir sur la partie audio, assurée par Revel, un des deux développeurs, et qui s'aligne sur le travail de Kenji Kawai sur le film susnommé de Mamoru Oshii. Vocalises asiatiques, et sonorités similaires, avec cependant une tendance à aller vers un bon gros son industriel qui décoiffe. Cette bande-son est un pur régal, du nectar, et en plein jeu elle contribue énormément au "kiff" ressenti.
Un des meilleurs extraits, SPIRAL, vaut le détour :
https://www.youtube.com/watch?v=ONQECKMt89A
L'animation n'est pas en reste, avec une fluidité exemplaire, et des modèles qui sont vraiment bien conçus.
DURÉE DE VIE : Il vous faudra 8 heures pour venir à bout de cette aventure haletante. Composée de trois chapitres, on s'étonne de voir le nombre de niveaux diminuer à la fin de chaque partie (5 niveaux pour le premier chapitre, 4 pour le second et 3 pour le dernier). La difficulté s'incrémente progressivement, pour boucler lors d'un troisième chapitre sur un vrai challenge, loin d'être insurmontable, quand on sait gérer son personnage et opter pour les bonnes armes (Gatling + Adrénaline: Best Combo Ever).
On reviendra sûrement sur ce titre qui procure beaucoup de plaisir, dénicher les derniers codecs bien cachés, et un mode horde et un autre contre la montre viennent combler l'absence de mode multijoueur.
INTÉRÊT : "SPRAWL", c'est une bonne grosse claque qui vous tient en haleine une fois une partie lancée, et vous incite toujours à aller plus loin, vous donnant cette sensation d'être un surhomme. Car des deux références citées en début de critique, le jeu de Carlos Lizarraga et Hannah Crawford est bien moins punitif : pas de mort immédiate, vous aurez toujours une chance pour vous requinquer en trouvant soins, munitions et armure pour repartir au combat. Certes, la mort sera tout de même présente, mais elle n'est jamais injuste, liée à un gameplay punitif ou des mécaniques de combat trop embarrassantes (suivez mon regard). Votre personnage étant doté de compétences physiques hors normes, il est facile de se faufiler entre eux, user de l'adrénaline, rebondir, asséner le coup de grâce...Bref, le jeu apporte une énorme satisfaction et l'univers dépeint sous nos yeux (et nos oreilles) est impressionnant, malgré une technique quelque peu datée.
Un petit jeu qui mérite plus d'être sous le feu des projecteurs, sans doute un des meilleurs FPS de 2023.
18/20
 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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