DarkWolf Lair

[DarkWolf]

SYNOPSIS : Dans un futur proche, humains et intelligence artificielle (IA) se livrent une guerre sans merci.
Soldat américain infiltré en Asie, Joshua est séparé de sa femme Maya au cours d’un assaut. Supposant que celle-ci est décédée, il rentre aux États-Unis, complètement dévasté. Cinq ans plus tard, l’armée lui demande de revenir sur le terrain, craignant qu’une puissante intelligence artificielle n’ait créé une arme qui permette à l’Orient de gagner la guerre qu’elle livre à l’Occident. Sentant son utilisation proche, elle souhaite qu’il la trouve et la détruise.
Lorsque la colonelle Jean Howell apprend à Joshua que Maya est peut-être en vie et qu’elle se trouverait dans la zone de combat, celui-ci trouve soudainement un nouvel enjeu dans cette mission qu’il avait tout d’abord accepté à contrecoeur. Cependant, peu après son arrivée en Asie, il découvre que l’arme en question n’est autre qu’une petite fille de 6 ans prénommée Alphie. Dès lors, Joshua commence à remettre en question ses convictions sur l’IA : Où est la vérité ? Que lui a-t-on caché ?

AVIS : Le réalisateur Gareth Edwards dispose d'un beau palmarès, étant déjà aux commandes d'un Godzilla, et d'un Star Wars, mais aussi de projets plus personnels comme "Monsters".

Sa passion pour les effets spéciaux et le cinéma lui ouvrirent les portes en tant qu'artiste, avant de devenir réalisateur.

Et en ce sens, notre homme dispose alors de tous les éléments pour donner vie à ses rêves.

On peut supposer que "The Creator" était l'un d'entre eux, un bon gros rêve à 80 millions de dollars tout de même.

Et comme Cameron rêvant d'un futur sombre avec une machine venue du futur, Edwards lui se fait rattraper par l'actualité car l'intelligence artificielle, en plein débat actuel, est dans son film développée comme quasiment un sujet d'anticipation, penchant vers le côté obscur.

Mais à la place de copier le réalisateur de "Terminator", Edwards nous présente un futur nuancé, où certes la guerre entre humains et machines est lancée, mais dont les objectifs sont différents.

Si la saga "Terminator" montrait une humanité harcelée par les machines bien décidées à se débarrasser d'elle, l'inverse se produit chez le réalisateur britannique.

L'univers qu'il nous dévoile nous montre une Asie unifiée et ayant adopté l'IA, et les Etats-Unis déclarant que cette dernière est une menace pour l'humanité, après qu'une bombe nucléaire ait rayé Los Angeles de la surface du globe.

Pour une fois, les Etats-Unis ne sont plus présenté comme les gentils gendarmes du monde venus sauver la planète, mais comme la menace directe et tangible d'un peuple préparé pour faire la guerre et rendre la pareil.

Ici, leur arsenal sera essentiellement composé d'une immense vaisseau en orbite, Nomad, capable de cibler rapidement et efficacement une menace liée à l'IA, qu'importe le continent.

Autant dire que cela crée des tensions, et c'est dans ce contexte que nous découvrons Joshua (John David Washington) et sa femme Maya (Gemma Chan).

Le premier est un agent infiltré des EU sur le sol asiatique, mais ses sentiments pour une "rebelle" l'ont amené à avoir une perception biaisée de la situation.

Un événement tragique va se produire, et notre homme va reprendre du service non pas pour son pays, mais pour ses intérêts personnels.

Le concept de la famille, cher à Edwards, et donc de nouveau de mise ici, avec une sorte de reconstitution du cadre familial, dans lequel la jeune Alphie (Madeleine Yuna Voyles) a un rôle essentiel.

Non humaine, elle semble être une réelle menace, mais aussi un symbole d'avenir, et Joshua va progressivement se rendre compte qu'il est lié à elle.

Ce duo quasi renégat va se retrouver entre deux feux, celui des militaires U.S., et robots guidés par un mystérieux chef (Nirmata) et son homme de main (Ken Watanabe).

L'aventure est avant tout humaine, mais délivre un spectacle non-stop, à base d'effets spéciaux bluffants, dans des décors souvent originaux comme des rizières d'Asie, où les montagnes naturelles cèdent de temps en temps la place à des mégalopoles dignes de celles de "Blade Runner".

Les références sont nombreuses, on sent qu'Edwards est un passionné de S.F. (et qu'il a pu participé à des licences dont il est fan), et son amour de certaines cultures se retrouve ici via de grosses influences de très grandes œuvres, avec un savant mélange entre la S.F. occidentale et orientale.

Un passage nous émeut particulièrement, où on a l'impression de voir une version live d'Akira, le chef d'œuvre de Katsuhiro Otomo. L'adaptation était toujours d'actualité mais retardée, on se met à rêver que ce soit Edwards qui soit choisi, car il pourrait se rapprocher au plus prêt de l'œuvre originelle.

Si "The Creator" ne peut sembler pas trop original car piquant à gauche et à droite certaines références (comme à "Elysium"), qu'elles soient d'ordre visuel ou narratif (et sonore, la B.O. étant composée par un Hans Zimmer très inspiré et délivrant une composition sublime), il n'empêche que le film de Gareth Edwards force le respect.

Véritable fresque visuelle décrochant la mâchoire, histoire convenue et usant parfois de pathos, l'ensemble est tout de même bluffant, et ces deux heures en la compagnie de nos deux renégats nous semblent bien courtes. Et c'est aussi l'occasion d'avoir un autre regard sur l'intelligence artificielle, considérée par certains comme nuisible à l'humain, alors qu'un simple miroir nous permettrait de savoir qui est la vraie menace.

17.5/20
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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.