DarkWolf Lair

[DarkWolf]

SYNOPSIS : A chaque saison, son histoire glauque et effrayante. Channel Zero est une série anthologique basée sur les "creepypasta", des légendes urbaines d'épouvante diffusées sur internet.

Saison 1 - Candle Cove
De retour dans sa ville natale, un psychologue enquête sur les mystérieuses disparitions de son frère jumeau et de quelques autres enfants, dans les années 1980.

Saison 2 - No-End House
Margot Sleator, une jeune fille timide qui peine à se remettre de la mort de son père, décide d'aller visiter l'effrayante Maison Sans Fin après avoir reçu de mystérieuses vidéos.

Saison 3 - Butcher’s Block
Alice et sa soeur Zoé emménagent dans une nouvelle ville qui est le théâtre de disparitions inquiétantes. Elles vont très vite découvrir qu'une chose mystérieuse a pris la ville pour proie.

Saison 4 - The Dream Door
Récemment mariés, Jillian et Tom ont tous deux des secrets l'un pour l'autre. Lorsqu'ils découvrent une étrange porte dans leur sous-sol, leur vie bascule.

AVIS : 4 saisons, 4 histoires horrifiques où se mêlent mondes imaginaires, creepypasta et autres événements glauques.

La première saison se penche sur le cas d'un docteur qui revient dans sa petite ville natale. Dès son retour, des faits étranges se produisent, les enfants se comportent bizarrement, ont des comportements hostiles envers les adultes.
L'intrigue est quelque peu connue, mais ici le malaise s'installe très vite avec cette créature composée uniquement de dents, ces interludes passant à la télé que seuls les enfants peuvent voir (et qui se rapprochent de ceux vus dans le jeu "Control").

Cette première saison donne le ton pour cette série, qui va projeter une intrigue sur 6 épisodes, chacun durant entre 40 mn et une heure en fonction de la saison. L'occasion d'étoffer l'intrigue, de travailler les personnages, avec en contrepartie quelques passages à vide, voire redondants.

Cependant, la mayonnaise prend, et ce subtil mélange d'horreur, de morbide et de malsain fonctionne, malgré une mise en scène très conventionnelle. C'est le côté old-school qui prend surtout le dessus, avec une ambiance comme on peut la retrouver dans les films des années 90/2000 venant d'Australie ou Nouvelle-Zélande. On apprécie ces vidéos mêlant marionnettes glauques et apparitions furtives, conférant à l'ensemble un petit côté surnaturel où la réalité semble se confondre avec un univers plus démoniaque.

La seconde saison change du tout au tout et nous propulse dans une petite bourgade sans histoire, où une jeune fille va entendre parler d'une étrange maison qui apparait succinctement chaque année, confrontant les plus impétueux qui osent y pénétrer à leurs peurs les plus profondes. Forcément, elle va y aller avec un groupe d'amis, et à leur retour, plus rien ne va : son père décédé est revenu à la vie, et si cela pourrait être quelque chose de merveilleux, il s'avère que ce dernier aime se nourrir des souvenirs de ses proches, quitte à les vider. L'occasion pour cette saison de traiter du phénomène de Doppleganger (double maléfique), pour créer un sentiment de paranoïa, comme dans "Body Snatchers". Cette saison monte aussi d'un cran dans le gore et les effets dérangeants, les doubles étant composés d'une sorte de matière organique peu appétissante (comme des furoncles ou des excroissances graisseuses).

La troisième saison va mettre en PLS les antispécistes, car nous retrouvons deux sœurs (dont une toxico) qui arrivent dans une ville qui jadis fut le fief de la famille Peach, des as de la viande. Le patriarche (incarné par l'excellent Rutger Hauer) ne semble pas avoir quitté ce monde, et tient la petite ville sous son joug, aidé par sa famille qui elle aussi n'a pas pris une ride. Rapidement, il est question de sacrifices, de dévorer de la chair à tout prix, et donc un thème proche du vampirisme, où les deux sœurs vont combattre une famille immortelle qui cache bien des secrets.
Une fois encore, c'est malsain, lugubre, gore, avec un petit côté "Phantasm" pour celles et ceux qui ont connu cette saga.

La quatrième et dernière saison laisse place à un couple s'installant dans une maison familiale, après un héritage. La découverte d'une porte dans le sous-sol va ouvrir la voie à une nouvelle forme d'horreur, où les désirs se concrétisent. Quand un pantin assassin sort de cette porte et se met à tuer toute personne ayant causé préjudice à la jeune femme, une vague de terreur se propage. Seul le voisin semble être au courant de ce qui se passe réellement.
Le final de Channel Zero s'achève par une saison passionnante, renouant encore avec le malsain (le bébé, triste mais glauque), le gore (si le clone de Charlie est un assassin, le zombie antagoniste avec sa scie électrique ne fait pas dans la dentelle, idem pour leur composition qui renvoie à celles des clones de la saison 2), et une bonne dose de surnaturel.

Ces quatre saisons ont l'avantage d'être aussi captivantes les unes que les autres. Elles ont toutes leur propre identité, leur atmosphère, leurs qualités comme leurs défauts. Le choix de 6 épisodes semble judicieux, car il permet d'étoffer certaines intrigues et leurs personnages. Elles sont aussi un vivier de talents, avec un jeu d'acteur concluant à chaque fois, et une atmosphère si particulière qu'elle vous fera un effet madeleine de Proust, avec des moments ou passages qui renvoient à des grands classiques du genre.

Une série très particulière, recommandée pour un public averti.
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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.