DarkWolf Lair

[DarkWolf]

INTRIGUE : En tant que taré psychotique, vous sortez de chez vous avec de quoi faire un carnage : votre but, tuer, tuer tuer, qu'ils soient innocents ou non.

GAMEPLAY : C'est en vue 3D isométrique que le carnage va débuter. Votre avatar avance dans les rues de sa petite bourgade, et se verra assigner quelques tâches indélicates, comme tuer un certain nombre de civils, détruire des commerces, neutraliser des forces de l'ordre...

Des tâches secondaires vous permettrons de gagner des points de résurrection, vous permettant de reprendre votre besogne là où vous l'aviez laissée, si vous arriviez à trépasser en cours.

Avec trois armes et quelques grenades, vous devrez récupérer de quoi continuer votre progressions sur les cadavres de vos ennemis. L'occasion de trouver une meilleure arme qu'un pistolet, ou privilégier le fusil à pompe à l'automatique.

Les victimes ont aussi un autre emploi, celui de vous redonner de la vie en les exécutant : si une victime agonise, vous aurez alors la possibilité de l'occire avec une animation des plus explicites (de la gorge tranchée au coup de fusil à pompe dans la tête).

Bien évidemment, une fois que la machine est lancée, les forces de l'ordre rappliquent et ne cesseront de spawner en vague infinie pour vous arrêter.

Certains passants n'hésiteront pas non plus à prendre les armes pour vous loger une balle entre les deux yeux.

RÉALISATION : A la base, le jeu abuse des filtres noir & blanc pour édulcorer en quelque sorte sa violence. Cela lui donnait alors un petit air de "Postal" monochrome, avec qui il partage bien des similitudes (Postal étant surtout connu pour son second degré).

Mais l'expérience est quelque peu plus "gratifiante" et surtout plus lisible avec des mods, qui permettent non seulement de coloriser l'aventure (pas que ce soit plus ludique de voir des atrocités en couleur, mais cela aide grandement à la lisibilité dans les niveaux), mais aussi de modifier à tout moment la vue, pour opter pour une vue FPS (pas des plus réussies) ou TPS (rendant le jeu largement plus jouable).

Mais ces efforts ne parviendront pas à redorer le blason d'une réalisation peu flatteuse, avec des modèles faiblement modélisés, des décors très limités. En quelque sorte une upgrade d'un jeu Playstation.

Seules les animations sont hélas le gros point positif.

Pour la partie audio, rien d'exceptionnel : une voix grave pour l'antihéros, des cris et hurlements, quelque bruitages et autres musiques d'ambiance plutôt discrètes.

DURÉE DE VIE : Le jeu étant très dur, il faut s'y reprendre à plusieurs reprises pour boucler un niveau, entre les faubourgs, les égouts, la gare, la zone portuaire, le centre-ville, et les derniers niveaux étant basés sur l'utilisation de mods (dans ce cas, vous aurez la prison puis un épilogue très "joyeux" dans un campus).

Si vous vous accrochez pour en voir le bout, sachez qu'il vous faudra environ moins de 7 heures, et que certains mods permettent de simplifier la progression pour éviter de finir comme l'antagoniste du jeu, à balancer votre clavier contre le mur, à insulter votre chat en allemand et de foncer en voiture sur les les voisins.

Autant dire que pour la replay value, c'est quasiment nul, car il faut déjà se forcer pour finir le jeu sans avoir de stigmates...

INTÉRÊT : Que dire...

Il est souvent difficile de dissocier une œuvre du message qu'elle véhicule. Pour "Hatred", on pourrait se dire qu'il s'agit d'un jeu qui propose un gameplay proche des premiers Postal ou GTA, voire des Gauntlet, ces jeux où l'essence du shooter était exploitée dans une vue soit du dessus ou en isométrique, où la survie de votre personnage dépendait de vos réflexes et de notre ténacité.

Bien évidemment, l'apport d'une connotation antisociale, anarchiste et autres dérives extrêmes menant à des actes répréhensibles qui font la une de nos journaux vient titiller notre approche.

Clairement, le jeu est fait pour faire parler de lui, et s'appuie sur une absence totale de morale pour faire le buzz. Car incarner un psychopathe, cela était déjà possible dans le monde du jeu vidéo, mais avec une certaine retenue, ou une lecture à double sens.

Ici, c'est un carnage qui ne se cache pas, qui s'autorise tout au point de nous rendre mal à l'aise au bout de quelques minutes, même si on sait que c'est du virtuel.

Trancher la gorge d'une civile, tirer sur des enfants dans une classe, tout cela rappelle des faits atroces relatés dans les journaux, et nous renvoient donc à notre quotidien qui peu à peu nous désensibilise à toutes ces atrocités à force d'en entendre parler, au point de la banaliser.

Ici, c'est une autre étape, une vision différente et malsaine. Et en être l'auteur sans pouvoir faire autrement (dans Postal et GTA, vous pouvez finaliser vos objectifs en limitant les victimes collatérales). C'est quasiment un simulateur de meurtre qui pourrait donner des idées à des personnes qui souhaiteraient passer à l'acte (appuyé par les propos du personnage principal qui chie sur l'humanité tout entière).

Si certaines personnes arriveront à faire la part des choses, d'autres auront du mal avec ce concept, trop touchy. On peut aussi se demander quel esprit torturé a pu mettre au point ce jeu, idem pour son public...

04/20 (En ne jugeant que le jeu, qui n'est vraiment pas attractif d'un point de vue visuel, même avec les mods, et sur le point de vue ludique, si on fait abstraction de ses orientations).



























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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.