DarkWolf Lair

[DarkWolf]

SYNOPSIS : Kate et Matt quittent la ville pour s'installer à la campagne dans une grande maison isolée et délabrée. Peu après leur déménagement, ils découvrent une chambre qui a le pouvoir d'exaucer tous leurs désirs...

AVIS : Les premières images faisaient penser à une énième version d'un film d'horreur où un couple va prendre possession d'une maison cachant un terrible secret, qui va les mener à leur perte.

Du coup, on pense se retrouver face à un crossover entre "Shining" et "Amityville", et puis agréable surprise, le film prend une autre direction, pas si éloignée dans sa finalité, mais dont l'intérêt réside dans tout autre chose que des frissons gratuits, des scarejumps commandés, etc.

Le réalisateur Christian Volckman trouve son inspiration dans le fantastique pur souche, et son film peut ressembler à "The Box", où là aussi une famille fait l'acquisition d'un bien qui réalise tous leurs voeux.

Mais bien évidemment, il y a un prix à payer...

Si la première partie suit logiquement le comportement d'individus qui peuvent tout demander, devenir riche ou posséder ce qu'ils veulent, on sent que le malaise s'installe progressivement, et ça, c'est très bien acheminé.

Voir Olga Kurylenko et Kevin Janssens profiter de quelque chose qui les dépasse, mener un rythme de vie frénétique sans se remettre en question, cela nous renvoie bien évidemment à une critique sous-jacente de la société de consommation, du capitalisme et d'autres dérives contemporaines maintenant pointées du doigt.

Puis, on en apprend un peu plus, on nous présente l'envers du décor, pour quelque chose d'assez improbable, totalement surréaliste, et rejoignant dans son délire l'excellent "Vivarium".

On arrive alors dans l'éclatement de la cellule familiale, du malaise consistant lié à une procréation non désirée par un des partenaires, au climat anxiogène d'un individu qui tente de vous faire croire qu'il est de la famille.

Assez bluffant, et cela ne fait que commencer, alors qu'on en apprend davantage sur la maison, son fonctionnement, et qu'on nous délivre une sorte d'ultimatum, cynique à souhait.

Et là, impossible de deviner à l'avance ce qui va se produire, on est happé tout du long, jusqu'à ce final quelque peu déroutant, mais solide, où le malaise est encore actif.

"The Room", c'est donc une (bonne) grosse surprise : un film dont on pensait être blasé par sa similitude avant tant d’œuvres du même registre, via un concept et des images nous laissant supposer qu'on se retrouverait face à un film d'horreur classique, et puis voilà qu'on nous gratifie d'un film intelligent, qui renoue avec la peur, mais pas celle qu'on se prend visuellement dans la tronche via des procédés éculés, mais de part une réflexion sur de sujets intemporels, ici malmenés pour bercer dans le malaise ambiant.

16/20
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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.