DarkWolf Site Admin
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Posté le: Mar Juil 30, 2019 8:35 am Sujet du message: SUSPIRIA [2018] |
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SYNOPSIS : Susie Bannion, jeune danseuse américaine, débarque à Berlin dans l'espoir d'intégrer la célèbre compagnie de danse Helena Markos. Madame Blanc, sa chorégraphe, impressionnée par son talent, promeut Susie danseuse étoile.
Tandis que les répétitions du ballet final s’intensifient, les deux femmes deviennent de plus en plus proches. C’est alors que Susie commence à faire de terrifiantes découvertes sur la compagnie et celles qui la dirigent…
AVIS : Difficile de comparer l'original de Dario Argento de 1977 avec quelques brides de souvenirs, donc nous allons nous concentrer sur cette version, sans corrélation.
"Suspiria" cuvée 2018 reprend donc la même trame que son prédécesseur, à savoir une jeune danseuse débarquant à Berlin dans les années 70, et se voit offrir une place dans une école de danse.
Cette dernière ne se doute pas un seul instant qu'il s'agit en fait d'un refuge pour sorcières, dans l'attente d'une nouvelle réincarnation.
Ce qu'on peut dire du film de Luca Guadagnino, c'est qu'il dispose indéniablement d'un vrai cachet visuel, retranscrit à la perfection la fin des années 70, mais ose un peu trop les effets visuels de l'époque Argento.
Il en use et abuse au début du film, comme un mimétisme, alors que son film se démarque de l'original, et aurait gagné en sobriété et en identité en s’épargnant des zooms vomitifs dignes d'un autre temps. Heureusement, ces effets sont présents en majorité au tout début du film, puis se calment, pour laisser place vers la fin à d'autres effets moins reluisants (ah, ces fichus ralentis épileptiques!)
Le casting est un des atouts majeurs de ce remake. Délassant son Christian, Dakota Johnson retrouve un rôle plus recherché, en danseuse au passé trouble, tombée dans cette école où se livrent des rites pas vraiment catholiques.
Et c'est le cas de le dire, car certaines scènes ont vraiment de quoi vous retourner l'estomac (au sens propre du coup), avec une désarticulation qui fait peine à voir, ou encore ce film couleur écarlate, où on bascule totalement dans un délire glauque et satanique.
Pour en revenir au casting, Guadagnino s'offre les services de plusieurs actrices au physique atypique, comme l'excellente Tilda Swinton (dans trois rôles différents, dont un vraiment très très particulier pour les plus curieux) ou la troublante Mia Goth. on retrouve même cette chère Chloë Grace Moretz, qui a décidément le vent en poupe en ce moment.
Si bien que sans vendre la mèche concernant un personnage, on a droit à un casting quasiment 100% féminin, les hommes n'ayant qu'une minime place dans le film, hormis le docteur...
Ce personnage est une nouveauté, et permet de densifier l'intrigue en y greffant cet homme à la recherche de sa femme, séparés durant la seconde guerre, et qui voit disparaître une de ses patientes, qui elle aussi séjourne dans l'école de danse.
Cet ajout permet de gonfler la durée du film à plus de 2h30, ce qui est énorme. On ne décroche pas vraiment, mais certains passages jouent la carte de la rallonge, et finalement, on ne retient que le début un poil agaçant avec ses effets de caméra dépassés, et son final absolument sublime.
Le film n'est pas mauvais, s'appuie sur un casting harmonieux et professionnel, et un esthétisme raffiné. Il reste cependant la question du rythme, avec des scènes anecdotiques censées apporter plus de matière, mais qui donnent parfois l'impression d'être figées dans le temps.
Elles savent heureusement s'arrêter au bon moment, évitant une apnée de vigilance.
"Suspiria" version 2018 reste donc très honnête, souffre de quelques défauts qui auraient pu être évités (du coup, on est pas contre une version courte), mais compense avec un casting et une violence qui vous glacent le sang.
14/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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