DarkWolf Site Admin
Inscrit le: 20 Mar 2005 Messages: 3799 Localisation: Geekland
|
Posté le: Mer Mar 27, 2019 12:28 pm Sujet du message: THE FARM |
|
|
SYNOPSIS : Alors qu'il voyage à travers les Etats-Unis, un jeune couple est enlevé par un groupe ultraviolent qui s'est fait une spécialité du trafic de chair humaine.
AVIS : il n'est pas rare de tomber sur des films malsains, qui peuvent vous interloquer, vous émouvoir, vous déstabiliser.
On l'aura compris, ces derniers temps, la cause animale s'est placé dans les préoccupations de nos concitoyens, ou du moins pour la plupart.
The Farm prend la forme d'un film d'horreur classique, avec un couple séquestré par une communauté de tarés. On pense tout de suite à un pale reflet de "Massacre à la tronçonneuse", et on en est pas loin.
Il faut dire que vu sous cette angle, le film ne fait pas vraiment le poids. Par contre, il se rattrape avec sur le fond, et sur la forme, avec un message insidieux, où notre anthropomorphisme est mis à l'épreuve.
Ce couple va donc se faire kidnapper, et découvre qu'ils sont confinés dans une ferme, où les ouvriers, muets, portent tous un masque d'animal, et sont dirigés par un homme peu scrupuleux quand il s'agit de faire du bénéfice.
Mais le pire, c'est que les otages sont en réalité le bétail, les masques étant une façon d'inverser les rôles.
Résultat, les femmes séquestrées sont inséminées violemment, leurs progénitures sont massacrées si elle ne sont pas à une taille correcte (le plus choquant dans ce film), les hommes sont cloisonnées dans de minuscules cages où ils sont étourdis tant bien que mal avant d'être découpés pour le banquet. Et bien évidemment, le lait des femmes est aspiré, et ces dernières sont remerciées d'une éviscération à la ménopause.
Bon, dit comme ça, ça calme méchamment, et les conditions de détention de nos quidams ne sont pas sans rappeler les scandales remontés par des associations telles que L214, ou Peta.
D'ailleurs, le réalisateur de "The Farm", Hans Stjernswärd, est affilié à Peta, et cela ne nous étonne guère. En connaissant les campagnes choc de cette association, on comprend pourquoi Stjernswärd a eu envie de combiner film d'horreur classique et prise de conscience en inversant les rôles entre victimes et bourreau, et de nouveau nous ouvrir les yeux sur les conditions l'élevage.
Pas sûr que le message passe, puisque d'une part le public visé par ce film est quand même restreint (c'est pas la veille que le film sera diffusé dans les salles de classe),mais aussi pour le simple fait qu'une bonne partie se foutra royalement du message (si on se réfère aux réactions lambda des réseaux sociaux, où plus précisément sur l'accueil reçu de ce film lors de certains festivals) ou passera totalement à côté (les amateurs de gore feront abstraction du message véhiculé, et d'autres le nieront).
Sans être une purge, ce film aurait pu être meilleur, et pouvait distiller un meilleur contexte propice au suspens, à des clarifications sur certains points (pourquoi, comment, le message dans l'église est une piste mais c'est trop vague). On peut même se demander si quelques modifications ne lui auraient pas permis d'être au niveau d'une œuvre récente, elle aussi perturbante mais maîtrisée d'un bout à l'autre, à savoir "Outlast II", quitte à rogner sur le message "politique" pour se diriger vers l'emblématique.
10/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
|
|