DarkWolf Lair

[DarkWolf]

SYNOPSIS : Nomura, la trentaine, vit avec succès à Tokyo. Les filles l’aiment et il apprécie leur compagnie. Mais derrière cette apparence, personne ne se doute de la réelle identité de Nomura… Il est un criminel impitoyable et l’auteur de meurtres violents qu’il immortalise par des clips vidéo postés ensuite sur internet. À des milliers de kilomètres vit Bayu, un journaliste d’investigation en disgrâce parti vivre à Jakarta. Suite à d’innombrables échecs, Bayu commence à ressentir une fascination pour les vidéos de Nomura… Il crée alors un alter ego : celui d’un tueur en série justicier qui enregistre ses propres meurtres. Les deux tueurs vont alors se livrer à un face-à-face mortel…

AVIS : L'indonésie revient en force après les films Raid, et ce "Killers" a de quoi vous perturber.

On assiste donc pendant plus de deux heures à une montée crescendo de la violence, entre un tueur en séries narguant les forces de l'ordre en diffusant ses meurtres sur la toile, et un homme se transformant un justicier après avoir tué ses agresseurs.

La force du film est de nous présenter deux personnages pour qui le meurtre est devenu un challenge. Pour le premier, la mise en scène est primordiale et l'origine de ses actes est des plus malsaines.

Pour le second, c'est autrement complexe. On se retrouve avec cette image d'un homme lambda qui va se transformer en justicier, à l'image d'un Charles Bronson dans les "Death Wish".

Et donc, nos deux hommes vont se livrer à une petite guéguerre qu'on devine sanglante vers son final. Et c'est effectivement le cas, avec cette situation dramatique entraînant des hectolitres de sang.

Et ce sang, on le subit tout du lot, car nos hommes ne font pas dans la finesse, que ce soit une jeune femme séquestrée et rouée de coups, ou la progéniture d'un salaud de première.

Le film est donc "lourd", dans le sens où il pèse sur votre sensibilité : il se permet de vous mettre mal à l'aise tout du long, ne justifie pas la violence représentée à l'écran, mais s'en sert justement pour vous présenter deux monstres : un suivant un rythme de croisière, et l'autre dans sa douce évolution, avec cette sorte de relation mentor/disciple matinée de rivalité, mais aussi de conscience.

Le casting permet de retrouver Kazuki Kitamura, un excellent acteur qui ici s'en donne à cœur joie pour nous présenter un tueur impassible, froid comme de la glace, et dont le charisme déroutant tranche avec sa façon de tuer ses victimes, faisant de lui un démon au sens propre.

Face à lui, un Oka Antara troublé par sa séparation avec sa femme, et la guarde alternée de sa fille, ses beaux parents odieux, le nouveau compagnon de sa femme... On homme au bord du gouffre qui va progressivement sombrer dans une surenchère de violence.

Cette bataille peut fasciner, mais trouble facilement avec sa violence visuelle, mais aussi suggérée. On se sent mal à l'aise pendant une bonne partie du film, et c'est dommage que vers la fin, certains plans viennent un peu chambouler cette impression avec des défauts visuels majeurs.

Si vous avez l'estomac bien accroché, si "Seven" ou "Pacte avec un tueur" vous ont intrigué, ce "Killers" mérite qu'on s'y attarde.

14/20
_________________
Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.