DarkWolf Site Admin
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Posté le: Ven Juil 06, 2018 12:50 pm Sujet du message: NIGHTCRAWLER |
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SYNOPSIS : Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite...
AVIS : "Nighcrawler", une vraie claque là où ça fait mal!
l'Homme a toujours été atteint d'une curiosité maladive, malsaine, quand il s'agit de faits divers...
On a tous en mémoire ces gens s'arrêtant devant un accident, pour voir quelque chose de glauque, quelque chose de sensationnel à raconter à leur famille ou à leurs amis.
Le premier film de Dan Gilroy représente à merveille ce fait, et dresse le portrait très machiavélique d'un certain Lou Bloom, campé à la perfection par ce petit prodige qu'est Jake Gyllenhaal.
Lou Bloom semble être un monsieur tout-le-monde, mais il cache en réalité un esprit ténébreux, associé à un autodidacte hors-pair. On suit son ascension morbide quand il réalise que filmer des accidents, des meurtres peut lui rapporter de l'argent, et surtout...du pouvoir.
L'homme est alors prêt à tout pour gravir les échelons, être le premier sur les scènes du crime, quitte à commettre l'irréparable.
Le film fait clairement froid dans le dos. Gyllenhaal ne semble plus avoir une seule once d'humanité, et se présente en fait comme un monstre, un vrai, celui du genre à n'avoir aucune empathie pour son prochain, à "dévorer" ceux qui se dresseront sur sa route (comme le regretté Bill Paxton) ou courtiser une femme totalement hermétique à sa condition (Rene Russo).
Gilroy pose son intrigue à Los Angeles, et considère cette ville comme une entité à part entière du film. Il film principalement de nuit, et présente l'immense ville comme un lieu glauque où la violence est omniprésente, comme en témoigne sa C.B. qui n'arrête pas d'envoyer des codes, des références que seules lui et la police peuvent comprendre, et qui cachent en réalité des faits sanglants; une façon de banaliser le quotidien et l'ignominie de certains actes.
Comme dit plus haut, Gyllenhaal est formidable dans ce film, et vous met constamment mal à l'aise. Alors que son personnage ne devrait pas payer de mine, avec un physique pas vraiment flatteur, il arrive cependant à ces fins, doté d'un don de manipulation lui évitant bien des ennuis.
On serait presque en admiration devant un homme capable de toutes les fourberies pour arriver à ses fins. Et pourtant, il nous fait peur. Rien que la scène du miroir suffit à vous envoyer une dose d'adrénaline, et de se demander si ce personnage, comme un monstre, a encore une once d'humanité.
"Nightcrawler", c'est donc un claque, une méchante claque. Le film nous renvoie devant nos plus bas instincts, devant notre soif de sensationnel, notre irrépressible envie de voir du malsain dans notre petite vie de tous les jours. On sait que cela existe, et le film se permet de nous montrer comment cela se passe dans les faits.
Bien évidemment, tout cela est scénarisé et le personnage de Bloom défie toute éthique que même un professionnel réfuterait, pendant qu'un individu lambda n'hésitera pas à sortir son smartphone et filmer un meurtre ou un accident.
Il y a donc une part de vérité dans ce film, et c'est cette dernière qui est la plus dérangeante. Et cela, le film réussit à merveille à soulever le point et à nous interroger sur notre regard envers les médias, et notamment les champions du sensationnalisme.
17/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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