DarkWolf Site Admin
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Posté le: Mer Mar 21, 2018 10:11 am Sujet du message: LAISSEZ BRONZER LES CADAVRES |
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SYNOPSIS : La Méditerranée, l’été : une mer d’azur, un soleil de plomb… et 250 kilos d’or volés par Rhino et sa bande! Ils ont trouvé la planque idéale : un village abandonné, coupé de tout, investi par une artiste en manque d’inspiration. Hélas, quelques invités surprises et deux flics vont contrecarrer leur plan : ce lieu paradisiaque, autrefois théâtre d’orgies et de happenings sauvages, va se transformer en un véritable champ de bataille… impitoyable et hallucinatoire !
AVIS : Oulà....ATTENTION, pur OFNI!!! A la base un roman de Jean-Patrick Manchette, qui fut publié il y a de cela quelques décennies en arrière.
Et au film de Hélène Cattet et Bruno Forzani de projeter cet univers, tel qu'il aurait pu sortir lors de sa publication sur papier. En résulte donc une oeuvre totalement immergée dans l'ambiance seventies, que ce soit au niveau de l'image, du grain, du découpage, de la bande-son.
C'est simple, si un des rares acteurs reconnus (Bernie Bonvoisin, le leader du groupe Trust) ne figurait pas au casting, on pourrait sans s'y méprendre croire que le film a été réalisé dans les années 70.
Le seul aspect pouvant peut être trahir sa volonté de replonger dans cette période, c'est son utilisation de certains plans (comme ceux rapprochés zoomant progressivement sur les interlocuteurs), utilisation un peu trop novatrice pour l'époque...
...et encore, on retrouvait cet aspect dans la plupart des westerns de l'époque, lors des duels.
Et c'est un peu ce qu'est ce film, une sorte de relecture des codes du Western dans un époque "à peu près" contemporaine, où de sinistres malfrats commettent un braquage ultra sanglant, et où l’histoire va se finir dans un petite hameau isolé, où ces mêmes brigands, deux officiers de gendarmerie et quelques otages vont passer la pire journée de leur vie.
Et pour apporter les différents points de vue, le film est découpé en séquences, toutes présentées à l'heure de l'action. Ainsi on passe rapidement d'une avance rapide dans le temps à un petit flashback de quelques minutes, voire plus quand il s'agit de nous montrer le passé houleux de certains personnages.
C'est au final un montage très serré, nerveux qui nous est présenté. Quasiment pas un seul plan fixe de plus de 5 secondes, et surtout une frénésie parfois difficile à suivre.
En effet, chaque personnage va interagir sur certains, et il va falloir recoller les morceaux, façon puzzle. Le tout entre des plans totalement barrés (dont un sympathique avec des fourmis sur un plan renvoyant à une photo satellite), voire crades.
Car le film est loin de faire dans la dentelle. Pas vraiment gore, mais saignant. Les balles projettent pas mal de sang, et le film vire parfois dans des délires scatologiques, liés à l'initiation d'un des malfrats. C'est tout aussi sexuel, carnassier, avec des humains dévorant de la nourriture comme des porcs et baisant dans le même registre.
Mais en soi, le film balance une intrigue très conventionnelle, dont le principal intérêt est la mise en scène, des trouvailles visuelles, et des acteurs dans l'ensemble crédible.
Comme dit en prélude, c'est un OFNI. On ne peut nier certaines qualités et le travail accompli, après, tout est une question de ressenti. Le film risque fort de choquer certains, de caresser la fibre mélancolique d'autres, voire de laisser de marbre certains, ou de les dégoutter via certaines scènes fortes et dérangeantes.
10/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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