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:: LA FORME DE L'EAU ::

 
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DarkWolf
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2018 8:48 am    Sujet du message: LA FORME DE L'EAU Répondre en citant

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SYNOPSIS : Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…

AVIS : beaucoup de buzz derrière le dernier Guillermo Del Toro, reparti avec plusieurs statuettes durant la cérémonie des Oscars de 2018.

Dans l'absolu, le film est une réussite, tant visuelle que narrative. Guillermo Del Toro renoue avec sa recette, maintes fois employée depuis "Le labyrinthe de Pan".

Il allie donc un esthétisme ultra léché avec une intrigue où se mêlent fantastique, poésie et créature nous renvoyant à nos propres monstres.

Projet ambitieux, "The Shape Of Water" met les moyens pour nous transposer dans une Amérique en pleine guerre froide, donc durant les années 60, avec cette course à l'armement face aux russes, et ce climat de conspiration et d'agents doubles.

C'est dans ce contexte que nous découvrons Elisa (Sally Hawkins), femme muette travaillant comme femme de ménage dans un complexe militaire destiné à tester les voyages dans l'espace. Et quelle ne sera pas sa surprise quand elle va tomber sur un être humanoïde amphibie, tout droit sorti de "La créature du lagon noir".

Guillermo n'y va pas par quatre chemins, ses inspirations sont nombreuses : de la créature issue d'un des monstres sacrés du cinéma, en passant par la réalisation renvoyant à l'âge d'or (avec l'emploi de transitions comme le volet vertical), des hommages (les films diffusés dans le cinéma), ou encore l'ambiance, s'inspirant de Caro et Jeunet dans la démarche visuelle et mélodique.

D'ailleurs, l'empreinte française jalonne le film, rythmé par la musique du composteur français Alexandre Desplat, et même l'emploi de "La javanaise", en plus de quelques relents à l'accordéon.

Du coup, on peut se demander si ce film n'est pas un héritage, à défaut d'être novateur. Del Toro amorce une démarche sincère, prend son sujet à cœur, même si au fond rien n'est bien original. Mais le don du réalisateur est comme celui de Spielberg : s'il ne crée rien, le recyclage a belle allure.

Et bien évidemment, cette maîtrise passe aussi par un casting où ne figurent pas de grands noms, mais des seconds rôles talentueux, comme Michael Shannon, Richard Jenkins, Octavia Spencer et bien évidemment Doug Jones, un habitué de chez Guillermo.

Sur fond d'histoire troublante entre une femme muette et une créature, les deux faisant fi de ce que pensent les autres, apprenant à se connaître, à (se) découvrir, Del Toro propose une romance très spéciale, avec quelques connotations sexuelles pour se démarquer d'un conte un peu trop pour enfants comme le ferait Disney. D'ailleurs, le film hérite aussi d'une violence crue, certains passages confirmant la dimension adulte de l’œuvre.

Si "La forme de l'eau" reste un travail remarquable, il se prend quand même les pieds dans les câbles à de rares moments. Ainsi, on peut trouver limite la scène en noir et blanc flirtant avec la comédie musicale, à un moment donné du film. Cette scène était-elle nécessaire? Car personnellement elle était sur la corde raide...

Mais peu importe, le dernier Guillermo Del Toro, derrière toute sa hype, prouve que le vrai cinéma existe encore, bel et bien.

Maintenant, on ne peut s'empêcher de penser à ce que donnerait l'adaptation de "Bioshock" par Del Toro, ce dernier possédant les compétences et le talent requis pour coucher sur pellicule une histoire épique, emprunte de mélancolie et de poésie, dans un contexte à la fois onirique et lugubre.

16/20
_________________
Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.

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