DarkWolf Site Admin
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Posté le: Jeu Nov 09, 2017 8:18 am Sujet du message: LE SERPENT AUX MILLE COUPURES |
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SYNOPSIS : Un mystérieux fugitif se voit contraint de se barricader dans une ferme isolée en compagnie de la petite famille qui l’occupe. Ce qu’il fuit ? Un tueur à gages quasi inhumain, lancé à ses trousses pour lui faire payer le meurtre d’un parrain sud-américain...
AVIS : Œuvre contestée, on n'ira pas jusqu'à dire qu'elle crée la polémique, "Le serpent aux mille coupures" est un vrai film noir comme le cinéma français en sort de temps en temps, du plus récent "Truands", mais aussi un petit air de "Total Western", la sobriété en plus.
On découvre Tomer Sisley dans le rôle d'un total inconnu, et l'intrigue ne nous donne que peu d'indices concernant les raisons de sa fuite, ses motifs, et tout simplement son identité. Seule une phrase à la fin permet de réellement cibler le personnage, c'est assez efficace.
Sisley est juste dans son rôle, certains diront qu'il n'en fait pas assez, d'autres trop, mais son personnage, campé pour être énigmatique, ne permet pas une totale expression (ce qui pourrait le trahir).
Le scénario, à la base un roman de l'auteur DOA, commence par une sorte de croisement de destins, où comment plusieurs personnages débarquent au mauvais endroit, au mauvais moment, pour une tension croissante. On commence par des agriculteurs se menant une petite guerre matinée de racisme profond, puis Sisley débarquant, puis des trafiquants, puis une chasse à l'homme contre un terroriste, pour voir débouler un parrain venant d'Amérique du Sud, escorté par un asiatique au regard glaçant, et aux méthodes donnant toute leur valeur au titre du film.
Bien évidemment, tout s'emboîte, toute scène en appelle une autre lui faisant référence. On se rend compte que finalement tout est à peu-près lié, et on apprécie de voir comment le destin de plusieurs personnes, des pauvres agriculteurs pris en otage, au colonel de gendarmerie (l'excellent Pascal Greggory) tentant de lier toutes les affaires entre elles, ou encore ce tueur venu faire autorité, et laissant derrière lui des cadavres.
Et sur ce point, à l'instar de "Truands" et sa scène de torture à vous remuer les tripes, "Le serpent aux mille coupures va loin. Terence Yin, incarnant l'asiatique entrainé par les sud-américains, et devenu expert dans l'art de faire parler les gens, incarne ici un personnage implacable, un peu comme celui incarné par Javier Bardem dans "No Country For Old Men".
Éric Valette, en tant que réalisateur, propose une œuvre maitrisée, très dure, mais aussi très prenante (si on adhère, bien évidemment). Le réalisateur s'étant fait connaître avec "Maléfique" s'inspire plus de son travail sur la série "Braquo" que sur Transporteur- la série", ce qui est un très bon point.
Avec son intrigue formatée pour être sans concession, où la violence des actes se joint à la sévérité de la situation, et fort de ses acteurs investis, "Le serpent aux mille coupures" est une très belle surprise. A voir!
16/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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