DarkWolf Lair

[DarkWolf]

SYNOPSIS : Madrid, 9 heures du matin. Des clients, qui ne se connaissent pas sont dans un bar. L'un d'entre eux sort et se fait tirer dessus, les autres se retrouvent bientôt prisonniers du bar.

AVIS : Un petit coup de mou de la part de Álex de la Iglesia?
Le réalisateur espagnol est connu pour ses films mordants, lorgnant souvent vers le Vaudeville, avec parfois une petite pointe de fantastique, et toujours des personnages truculents.

Pour "El bar" (titre original), il opte pour un énième huis-clos. 8 personnes enfermées dans un bar, suite à la mort subite de deux clients à peine sortis de l'établissement, tués tous deux d'une balle dans la tête.

S'en suit alors une guerre des nerfs logique, axée principalement sur le "Pourquoi?"

Pourquoi la rue est sinistrement déserte? Pourquoi les secours n'arrivent pas? Pendant un premier tiers du film, tout est supposé. Menace terroriste (le film piochant allègrement dans les faits récents)? Coup monté? Caméra cachée...ou quelque chose de bien plus sournois, voire surnaturel.

De la Iglesia s'amuse alors avec ses personnages, leurs paranoïas, les clichés (tout barbu est considéré comme terroriste). On comprend très vite que tous ne sont pas des anges, et ont leurs petits secrets (de quoi alimenter certaines théories).

Puis, d'autres événements suivent, donnent un second coup de fouet. On pense alors à tout autre chose (un indice : quand il n'y a plus de place en enfer, ils reviennent sur terre), pour être à la suite encore déboussolés.

Fort heureusement, nous aurons le fin mot de l'histoire, somme-toute logique, et baignant dans le cynisme.

Car nos personnes, comme précédemment évoqué, sont tous des "monstres" en puissance. De la bimbo (Blanca Suárez, magnifique) au hipster/geek obsédé, en passant par le SDF abject ou la joueuse compulsive, tous sont prodigieux de par leur jeu d'acteur (et comme toujours chez de la Iglesia) et de leur tronche invraisemblable (mention pour Jaime Ordóñez et la regrettée Terele Pavez).

Alors dit comme ça, on se dit que le film a de sérieuses qualités, que le réalisateur n'est pas un manche, a déjà donné dans les films encensés (du "Jour de la bête" à "Balada triste" en passant par "Le crime farpait").

Mais il manque quelque chose à "El Bar"...le film se veut parfois un peut trop sérieux, et parfois plonge tête baissée dans le délire. Si l'idée est de faire parler les personnages et montrer les démons les habitant (où comment n'importe qui peut devenir le pire salaud pour sauver sa peau), l'équilibre est instable, et on aurait aimé un avis franc sur le sujet, à savoir de la déconne assumée, ou un film sérieux jusqu'au-boutiste.

Dans le premier cas, il y avait de quoi largement partir en totale dérision, et livrer des scènes d’anthologie. Dans le second cas, on aurait pu tomber sur quelque chose de déjà abordé, mais efficace (car de la Iglesia est loin d'être un manche d'un point de vue réalisation, ne serait-ce que pour sa superbe introduction en plan séquence).

C'est donc une petite déception, mais honnêtement, le film reste tout de même très bon pour qu'on s'y penche d'un peu plus près.

14/20
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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.