DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Les voyages spatio- temporels ont maintes fois été abordés au cinéma, un peu moins en jeux vidéo. Cela reste néanmoins une source intarissable d'inspiration, car tout est permis. Enfin presque, car il faut suivre une certaine logique, sans quoi l'oeuvre devient incompréhensible, ou pire, tombe dans le ridicule.

On peut faire confiance à Raven, des développeurs qui ne sont pas les maîtres en matière de FPS, mais on souvent donné des produits aux nombreuses qualités. Après avoir dépoussiéré tant bien que mal la licence "Wolfenstein", ils nous viennent avec un projet original, "Singularity", où il est histoire de voyages dans le temps, de contrôle de l'âge d'un être humain ou d'un objet, sa manière de le déformer (accélérer son vieillissement ou le rajeunir) pour pouvoir l'exploiter ou le détruire.

Tout commence comme dans un bon FPS : vous êtes un soldat américain envoyé en mission de reconnaissance sur une petite île aux abords de la Russie. Sur place, vous allez constater des choses étranges, et allez devenir sans le vouloir l'objet d'un renversement historique important. Votre but sera bien évidemment de tout remettre dans l'ordre.

S'axant sur un scénario de série B, le titre possède tout de même un sérieux background, que beaucoup comparent à celui de "Bioshock" : l'E99, nouvelle matière capable de prouesses insensées, en est l'élément moteur. L'ensemble berce dans un côté rétro années 50/60, sur fond de communisme et de mère patrie, de dictature, avec un poil de steampunk. Sincèrement, l'ensemble est assez bien rôdé pour qu'on adhère dès les premières minutes, et qu'on souhaite en savoir plus.

Ceci est aussi possible grâce à une réalisation technique qui sent la maîtrise de l'Unreal Engine : bonne profondeur de champ, belles modélisations, effets spéciaux réussis quant à la gestion du temps, Raven ne fait pas de grosses erreurs, et propose quelque chose de flatteur.

Ils réussissent aussi du coup à installer une ambiance, à la fois malsaine et oppressante. On ne sait jamais réellement ce qui va nous arriver, si on va de nouveau passer du 21 siècle au précédent, et donc avoir à en découdre avec de nouveaux ennemis d'un nouveau genre, souvent des formes de vie d'origine humaine qui ont vu leur constitution modifiée par l'E99. Cela donne comme minions de base des simili Morlocks, et au pire des cas des genres d' orcs ou autres bestioles patibulaires.

Pour se défendre, des armes standard, mais aussi des prototypes, comme ce fusil dont il est possible de contrôler la trajectoire des balles. Chaque arme pourra être améliorée, via des extensions que vous pourrez collecter un peu partout dans le jeu, et qui sont pour la plupart bien évidemment bien cachées. Autres collecte, celle de l'E99, qui vous permettra d'améliorer vos compétences (respirer plus longtemps sous l'eau, porter plus de kits de soins, etc...).

Mais l'atout majeur, c'est ce "gant" que vous récupérerez un peu plus tard : avec celui-ci, vous pourrez altérer les objets et les ennemis, comme précédemment indiqué. Pour les premiers, ils vous permettrons de débloquer certaines situations, ou de collecter des goodies. Par exemple, vieillir une caisse vous permettra de réduire sa taille, ce qui vous permettra de la glisser sous un rideau métallique. But de la manoeuvre? En changeant le processus et en lui redonnant ainsi sa forme originelle, vous l'utiliserez en tant que cric, et cela vous permettra de passer sous le rideau. Ce sont ces petites énigmes sympa, mais pas souvent logiques, qui permettent de souffler entre deux fusillades.

Ce gant ne fera pas que cela, il permettra aussi de freiner le temps sur un espace bien défini, ce qui vous permettra par exemple de freiner un ennemi, ou de ralentir un mécanisme.
Autre option quasiment anecdotique, il sera possible de créer un bouclier, vous protégeant ainsi temporairement des projectiles vous étant adressés. Les fraggeurs nés passeront outre cette possibilité pour prendre le risque de se prendre un pruneau comme de vrais mâles.

"Singularity" est une belle aventure, pas un FPS original, mais un titre plein de charme, doté d'une bonne durée de vie, de bases solides pour vous faire vivre un bon moment. On apprécie aussi le fait de ne pas trop ressentir l'aspect linéaire, certains passages offrant plusieurs axes (et ces derniers sont souvent propices à récolter de l'E99 ou autres réjouissances), et aussi la possibilité de choisir sa fin (3 au total).

15/20










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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.