DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Le dernier opus du survival-horror made in Capcom risque d'être celui le plus contesté. Après un 4ème volet qui faisait la part belle à l'action pure et dure, au risque de froisser les puristes du genre, et l'annonce de sa suite localisée en Afrique qui fit que la firme japonaise fut taxée de racisme, on ne peut pas dire que la saga ait évolué dans le bon sens. Si le quatrième volet cassait un peu les habitudes, "Resident Evil 5" n'innove en rien, et confirme de déclin de l'éditeur dans le genre sus-cité.

Après Leon S. Kennedy partant secourir la fille du président en Espagne (un peu Z sur les bords mieux bien fun dans l'ensemble), on retrouve Chris Redfield, bodybuildé à mort, et qui fait désormais partie du B.S.A.A., une organisation luttant contre le terrorisme et les armes biochimiques, suite à l'accident de Raccoon City. Chris se retrouve dans le berceau de la vie suite à ce qui semble être une menace lié au virus Uruboros. Sur place, il va faire la connaissance de Sheva Alomar, sa partenaire locale. Leurs investigations seront parsemées de rencontres avec de vielles connaissances.

Sans surprise, Capcom nous fait un "Resident Evil 4" next Gen sans rien bouleverser. Le gameplay reste identique, et commence à sérieusement dater quand on le compare à "Dead Space", nouvelle référence du survival-horror. Dater dans le sens où il n'est toujours pas possible de se déplacer en visant, ce qui font si bien nos avatars lors des cinématiques. Il faut à chaque fois bien se positionner, viser l'ennemi, se déplacer car celui-ci est désormais hors champ, re-viser, etc...C'est très pénible et brise la dynamique des combats, d'autant plus que les environnements ouverts du 4 laissent place ici à des couloirs étroits qui pénalisent le joueur dans ses déplacements. On retrouvera les QTE qui ne vous donnent qu'un sentiment de frustration, ou encore du rail-shooting digne des premiers "Battlestrike".

D'autres aberrations font aussi leur apparition : vous pourrez par exemple ne plus avoir accès à une zone déjà visitée, comme ce fut toujours le cas dans les autres volets (ce qui permettait par exemple de partir à la chasse aux trésors ou autres documents). Une fois une porte franchie, plus possible de faire machine arrière, hormis en rechargeant une sauvegarde. Ne loupez donc pas les munitions ou autres ressources utiles.
Toujours dans le domaine des plaintes, notre cher partenaire. On y avait déjà droit dans "Resident Evil Zero" sur Gamecube, pour un résultat assez convaincant. Comme toujours dans ce genre de relation, l'I.A. est un point sensible qui peut vous pourrir la vie dans le pire des cas. C'est ici le cas avec une coéquipière qui se dresse toujours devant vous quand vous tirez, et comme Capcom a jugé bon de mettre un système d'inventaire séparé en temps réel, vous allez rager quand il vous faudra des munitions ou des soins de toute urgence et que votre partenaire se trouve de l'autre côté de l'écran. Impossible de faire pause ou de s'échanger les vivres directement, ce qui donne de grands moments de solitude.

Ensuite, il faut avouer que ceux qui ont joué au précédent volet sentiront un sentiment de déjà-vu : niveaux similaires avec début dans un village pour finir dans les marais en passant par une grotte, bestiaire quasi identique avec les plagas et tout ce qu'elles peuvent produire comme aberration.

Pas de surprise donc, c'est au contraire du réchauffé, malgré tout ce qui nous avait promis à la base (impact des conditions climatiques sur le joueur) que nous sert Capcom. On passera sur le pompage éhonté d'un moment culte de Gears Of War, et sur une durée de vie revue à la baisse, malgré les différents bonus à débloquer.

Au niveau de la réalisation technique, on a désormais l'habitude de portages de qualité sur PC (après le raté de "Resident Evil 4"), comme ce fut le cas pour "Street Fighter 4" et "Devil May cry 4". Cela n'empêche pas certaines textures grossières dans les décors (surtout dans les derniers chapitres), qui tranchent totalement avec des personnages finement modélisés.

Resident Evil 5 est une sorte de patchwork des précédents opus, qui au final s'avère décevant. Pas fun en tant que jeu d'action, plus flippant en tant que survival-horror, c'est clairement un titre hésitant que le géant japonais nous livre. Que pourrions-nous espérer pour la suite? Tout simplement un changement de studio, comme ce fut le cas pour la saga "Tomb Raider", ce qui permis de dépoussiérer le gameplay et revenir aux origines. C'est tout ce qu'on peut souhaiter pour "Resident Evil 6".

08/20 (c'est dur mais en même temps c'est une énorme déception)








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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.