DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Le genre infiltration compte des personnages emblématiques comme Solid Snake, Code 47 ou encore Sam Fisher. Parmi tous ces hommes gonflés aux hormones et à la voix de fumeur, apparaît une jeune femme au doux nom de Violette Summer. Un doux nom pour un charmant visage qui cache en fait un personnage des plus meurtriers.
Se basant sur un personnage réel, Violette Szabo, résistante anglaise qui périt lors de la seconde guerre mondiale et qui a déjà eu l'honneur de voir sa vie retranscrite dans un film (Carve Her Name with Pride - 1958 ), les développeurs de chez Replay Studios nous remémorent de façon ludique (et un peu détournée), le destin héroïque de cette jeune femme.
Sur 12 missions, vous allez devoir remplir certaines tâches inhérentes au genre : sabotage, assassinat, recherche de documents, etc...

Genre oblige, votre personnage vous est présenté de dos, à la troisième personne, ce qui permet de mieux appréhender les adversaires venant à proximité. l'obscurité sera aussi votre alliée, car comme dans "Splinter Cell", le titre joue essentiellement avec les jeux de lumière et les zones d'ombre. Même si on ne peut s'empêcher de penser au titre de Ubi Soft au premier abord, un autre nom semble encore plus voisin : "Thief 3 : Deadly Shadows", avec qui "Velvet Assassin" partage bien des similitudes. Comme Garret, Violette sera recouverte d'un halo pour indiquer qu'elle est invisible dans l'obscurité, les objets seront aussi dissociables du décor avec un petit halo, certaines portes sont en fait des passages vers d'autres zones. Violette ne sait par contre pas sauter, mais elle peut escalader des caisses (ou les pousser), pour atteindre de l'altitude et échapper à certains regards.
Outre cet aspect, elle pourra aussi compter sur différentes armes pour venir à bout des assaillants, comme un pistolet avec silencieux (arme de prédilection), mais aussi un fusil à pompe ou de sniper pour des moments bien précis). Violette pourra aussi s'aider de l'environnement en plongeant une pièce dans l'obscurité, en électrocutant un garde qui marche dans une flaque d'eau, voire de ses ennemis en dégoupillant discrètement une grenade accrochée à leur ceinture.

Mais l'attrait principal du jeu, ce sont les "stealth kills" ou meurtres silencieux. Comme dans "Thief 3", vous devrez surprendre votre adversaire par derrière pour réaliser un meurtre discret, le plus souvent à l'arme blanche, accompagné d'une cinématique aléatoire qui en impose. Pour cela, vous devrez approcher de façon discrète derrière votre cible. Plus vous vous approcherez, et plus l'écran deviendra rouge, synonyme de mort imminente (pour lui comme pour vous si vous êtes repéré). A une distance raisonnable, vous aurez alors la possibilité de cliquer sur le bouton adéquat, qui enclenchera le meurtre sous forme de cinématique, vous montrant Violette décharger sa fureur dans des mouvements à la fois graciles et meurtriers (le coup du poignard dans les testicules puis dans le sternum, ça calme méchamment). C'est à chaque fois une grande satisfaction que d'avoir recours à cette méthode, car d'une part elle vous fait économiser de précieuses munitions, mais elle vous gratifie aussi d'un joli grade à la fin de chaque mission.
Ces dernières, au nombre de 12, vous feront voir du pays, de la ligne Maginot aux docks, en passant par les ghettos, une prison, etc...Dans chacune d'entre elles, vous aurez la possibilité de partir à la recherche de trésors. Si on pense au premier abord que cela permet de gonfler la durée de vie en parcourant dans les moindres recoins un niveau, le réel avantage est en fait de gagner des points d'expérience.

Ces points, à la hauteur de 1000 unités, vous font gagner une étoile qui vous permettra d'améliorer vos compétences : votre discrétion, votre endurance aux coups, et vos doses de morphine.
Et à quoi sert cette fameuse morphine? Il faut savoir que l'histoire vous est présente sous forme de souvenirs de Violette, que l'on rencontre la première fois allongée sur un lit d'hôpital. La narration fait alors partie intégrante de l'action, avec Violette qui se remémore au fur et à mesure son passé, et se shoote à la morphine. Au niveau du gameplay, cela représente une aide au jeu pour passer les moments dit difficiles. Cela est totalement facultatif, mais vous avez la possibilité à tout moment, et à condition d'en avoir sur vous, de figer le temps pour tuer un ennemi ou rejoindre une zone silencieusement. Attention cependant, cela ne dure qu'un court instant, et tuer un ennemi en plein jour n'est pas la solution, vos ennemis vous traquant au moindre élément suspect.

A vous donc de voir s'il est judicieux ou non d'attirer leur attention. Un petit sifflement permettra de piéger un garde en le plongeant dans les ténèbres, mais pourrait aussi causer votre perte.
Non content de diversifier son gameplay avec un large panel meurtrier (stealth kill, arme silencieuse, bourrinage, utilisation de la morphine ou d'éléments du décor), Violette pourra aussi se déguiser à certains moments du jeu pour tromper quelques soldats distraits. Si vous pourrez sortir en plein jour, ce sera à distance raisonnable (représentée par une barre de soupçons qui se réduit à l'approche d'un adversaire), et plus possible de compter sur la discrétion avec des vêtements qui ne s'y prêtent pas et des talons aiguilles qui trahissent votre présence.

Concernant l'aspect technique, "Velvet Assassin" est un titre qui privilégie l'immersion. Les graphismes sont de toute beauté avec des effets de lumière vraiment réussis, et des teintes sépia qui donnent un cachet indéniable au titre, et un souci du détail omniprésent (la brume, les feuilles qui volent au vent, les clignements d'oeil de l'héroïne, etc...). L'ambiance sonore est aussi de qualité, avec des compositions qui viendront accentuer les moments les plus intenses, et qui renforcent l'aspect glacial de Violette (et plus globalement du titre) de part leur sonorité.

Bien évidemment, tant de richesse n'est pas obligatoirement synonyme de jeu réussi. Un facteur essentiel à prendre en compte est le gameplay, l'agencement de plusieurs critères, qui font que le jeu devienne addictif ou non. En ce sens, "Velvet Assassin" risque de décevoir, car il n'est clairement pas axé sur le "casual", autrement dit pour les joueurs occasionnels. Il faut avouer que la difficulté est au rendez-vous, avec un système de checkpoints qui vous empêche de sauvegarder à votre guise, la fragilité de Violette lorsqu'elle est à découvert. Loin d'être insurmontable, cette difficulté va sans doute pousser certains joueurs à "bourriner" (à l'instar de ce que propose le trailer du jeu), et donc à ne pas profiter pleinement de toutes les possibilités du titre. Les joueurs les plus aguerris, les plus patients, les plus exigeants, trouveront eux un challenge en ces temps où certains titres se finissent sans heurt, sans saveur. La satisfaction de terminer avec un rang "assassin", en ayant écumé en long et en large toutes les stratégies possibles et offertes au joueur est sans nul doute la meilleure récompense : analyser son parcours, les moindres faits et gestes de vous ennemis, dissimuler les corps, explorer l'environnement pour en tirer parti. Un autre titre, passé inaperçu à l'époque, était aussi exigeant. Il s'agit de "Stolen", qui vous mettait dans la peau d'une braqueuse de musée. A croire que féminité et difficulté vont de paire.

"Velvet Assassin" est un patchwork de plusieurs titres d'infiltrations, et s'adresse à un certain public. Pour sa défense, le titre est techniquement abouti (aucun bug à déplorer), et n'est pas opportuniste comme certains le prétendent (et qui n'ont rien compris à l'intrigue). Bon nombre de critiques envers ce titre ne s'avèrent pas fondées, la plupart étant dressées par des gens qui sont totalement passées à côté de la richesse du titre. Il a aussi le mérite de rajouter un brin de féminité dans un genre un peu trop macho (dommage que "Starcraft Ghost" ai été annulé), où les gros bras et les gadgets en tout genre vous mâchent le travail (et ce n'est pas le dernier "Splinter Cell" qui va arranger les choses).

17/20









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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.