DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Clive Barker, pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, est un grand auteur de la littérature, spécialisé dans l'horreur sous ses formes les plus extrêmes. On lui doit entre autre les "Hellraiser", "Cabal", etc...
Fort du succès acquis au niveau du 7ème art, il a été contacté pour "Undying", un FPS proche du survival-horror sur PC. Un titre qui obtenu de bonnes critiques, que ce soit public ou presse.
Bien des années après, Barker récidive, avec "Jericho".

"Jericho" est le nom de code d'une équipe spécialisée dans l'occulte, et toutes ses manifestations diverses. leur prochaine mission va les emmener en plein désert, où une cité fantôme vient de sortir du sol. Cette dernière ne serait rien d'autre que l'émanation du "Premier Né"...

Quand Dieu créa le monde, il créa à la base un être à la fois beau et répugnant. Peu fier de cette ébauche, il décida de le renier et créa l'Homme à la place. Répudié, le "Premier Né" garda toute sa rancoeur intacte, et attend le moment opportun pour ouvrir une brèche, et prendre contrôle de notre monde. "Jericho" a toujours empêché ses tentatives, jusqu'à maintenant.
Vous commencez donc l'aventure avec un groupe de 7 commandos, 4 hommes et 3 femmes. On a à faire à un FPS en équipe, même si certaines scènes vous laisserons besogner en solo.

Chaque personnage est ultra charismatique, avec des armes spécifiques, mais aussi des pouvoirs spéciaux. On trouve ainsi Delgado, montagne de muscles affublé d'une Gatling ravageuse, et pouvant commander un dragon de feu. Black, elle, est la sniper du groupe. Malgré sa grande fragilité, et possède des dons de télékinésie, qui pourront vous ouvrir certains passages, mais aussi diriger une balle où elle veut. Cole, elle, pourra influencer sur la puissance des armes à feu de l'équipe, ou ralentir le temps...Ce ne sont que là quelques pouvoirs, certains n'étant là que pour des utilisations ponctuelles, d'autres étant vraiment d'une utilité absolue, comme le pouvoir de Rawlings. En effet, ce dernier, prêtre de vocation, a le pouvoir de guérir vos blessures à distance. Car dans Jericho, le Game Over n'apparaît que quand tous les membres de votre équipe sont à terre. Afin d'y résoudre, vous devez toujours avoir un homme valide, qui pourra soigner ses compagnons et leur prêtant main forte (ou à distance dans le cas de Rawlings). Pas de barre de vie, on retrouve comme dans la plupart des FPS actuels la régénération spontanée, ou comment reprendre son souffle pendant un certain temps au calme. Pas la peine non plus de se soucier des munitions, ces dernières sont "téléchargées" (?!) par Cole quand vous serez à sec.

Voilà pour le gameplay. A noter que vous pourrez à tout moment passer d'un personnage à un autre via une interface dédiée, que vous pourrez moduler vos munitions à votre guise, et que vous pourrez donner certains ordres, mais vraiment sommaires...
On commence donc dans des décors en ruine, d'une ancienne cité. On constate alors que ce FPS est en fait très bourrin : les vagues d'ennemis déboulent sur vous, et à votre équipe de les contrer avec des salves de feu nourries. Attention cependant, ces démons issus de l'enfer sont de vrais kamikazes, et certains n'hésiterons pas à exploser lors de leur mort, pouvant causer de sérieux ravages dans vos troupes.

Visuellement, c'est impeccable : les personnages sont finement modélisés, les décors sont vraiment réussis, même si on déplore un petit effet plastique quand il s'agit des tripes sur le sol. Et oui, l'univers de Clive Barker, où la profusion de corps décharnés est ici à son paroxysme : vous naviguerez dans des endroits où les cadavres éviscérés jonchent le sol, où les têtes empalées gisent le long de votre parcours, des plus linéaires. Il n'y a pas à dire, l'univers de Barker est finalement retranscris. On ne se perd quasiment jamais, le chemin étant toujours bien tracé. Certains énigmes vous demanderons un peu de jugeote, mais elles ne sont pas nombreuses, et vos coéquipiers vous rappelleront ce qu'il faut faire si vous butez sur une énigme (au passage, excellente localisation française avec des doublages de qualité).

On retrouve aussi des QTE, des "Quick Time Events", où comment appuyer sur les bonnes touches au bon moment pour éviter que votre personnage ne loupe la séquence, et meurt dans d'atroces souffrances. Totalement immersives, elles sont plutôt bien réussies, et on regrette même qu'il n'y en ai pas plus souvent. Ne vous inquiétez pas cependant, les checkpoints bien placés vous feront recommencer au bon moment en cas d'échec.

"Jericho" se compose de plusieurs époques, qui se termineront par un boss. Vous commencerez dans les ruines, pour tomber en pleine seconde guerre mondiale, puis un passage dans un château fort durant les croisades, une escapade par la Rome antique pour finir en 3000 avant JC, du temps des Sumériens. Si les décors changent, le bestiaire lui est un peu monotone. Cela s'améliore durant la seconde partie, où vos ennemis ne pourront être vaincus que d'une certaine façon. Fini donc le bourrinage, il faudra se la jouer plus tactique, notamment contre ces centurions qui se protègent avec leur grand bouclier. C'est là que la balle fantôme de Black rentre en jeu, véritable petit joyaux vidéoludique, qui rappelle en partie "Metal Gear Solid", et son missile téléguidé. Après activation du pouvoir, vous décèlerez vos ennemis via l'aura qu'ils dégagent, et n'aurez plus qu'à diriger la balle dans un effet plus que réussi dans leur point sensible (la tête en majeure partie du temps). Cet aspect tactique étoffe le gameplay, et évite donc qu'on plonge dans la monotonie. Il faut aussi savoir que certains de vos pouvoirs n'apparaîtront que tardivement dans le jeu.

Si la première partie est donc répétitive, elle se bonifie avec les niveaux. Et techniquement, comme dit, plus haut, c'est vraiment impressionnant. On appréciera l'effet de profondeur du champ de vision, ces décors impériaux, ces boss gigantesques et macabres.
Quant à la durée de vie, elle est conséquente. Elle aurait pu l'être encore plus si des items étaient à collecter. En contrepartie, vous aurez droit à des challenges pour débloquer des fiches sur le jeu (personnages, bestiaire, boss). Il faudra pour cela remplir certains critères (tuer 50 monstres au combat au corps à corps, finir un niveau en difficile). Autre bonus, mais qui mérite cette fois-ci un carton rouge pour Codemasters, des cheat codes à débloquer en téléphonant à une hotline, bien évidemment payante. Si c'est cheats sont facultatifs, l'idée de racketter les joueurs encore plus est lamentable. Fort heureusement, ils ont cessé tout cela pour un système plus équitable dans certains de leur nouvelles productions, avec un déblocage systématique de ces codes une fois le jeu terminé par le joueur.

"Clive Barker's Jericho" est un très bon FPS, qui sait habilement mêler les genres, du survival-horror à l'aventure matinée de tactique. Techniquement abouti, il défie encore les productions actuelles, et vous réserve une aventure épique que vous n'êtes pas prêt d'oublier. Il vous faudra par contre avoir le coeur bien solide, car comme pour les films issus de l'univers de Barker, l'ambiance et la violence graphique sont à leur paroxysme.

16/20












_________________
Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.