DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Bioshock fait partie de ces jeux qui savent se faire attendre, comme une femme qui n'arrête pas de se repoudrer le nez avant de vous accompagner à une soirée d'anthologie. On se dit parfois que l'attente est longue, mais que le jeu en valait la chandelle. Mais parfois, on en attend un peu trop, et la déception peut apparaître...

N'allez pas croire avec cette introduction que "Bioshock" est un soufflet, bien loin de là. Il faut juste admettre que ce titre qui dixit les développeurs devait révolutionner le FPS n'est en fait qu'un très bon jeu, rien de plus.

Bioshock narre donc l'aventure d'un homme parti rejoindre sa famille en avion, en l'occurrence vous. Suite à un crash, vous vous retrouvez unique survivant en plein océan, avec comme seul repère un phare, qui cache en fait l'entrée d'un monde étrange: Rapture!

Rapture est une cité sous-marine inventée par un certain Andrew Ryan, un visionnaire qui voulait faire de cette cité un havre de paix sans contraintes politiques, financières, etc...Mais les choses ont mal tourné, et vous débarquez dans un monde chaotique, où la folie des hommes a repris le dessus. Contexte années 50 oblige, les décors retranscrivent fidèlement cette période, avec une touche futuriste appropriée. On retrouve les affiches d'antan, les costumes, l'architecture, la musique, etc...une immersion totale dès les premières minutes, d'autant plus que la réalisation technique est de haute volée (graphismes détaillés, et dernières prouesses techniques présentes).

Un fois arrivé dans Rapture, un jeune homme du nom d'Atlas sera votre seul relais avec le restant d'humanité de cette cité engloutie. Il vous indiquera vos objectifs par radio, et vous en apprendra sur les us et coutumes de chaque secteur. Face à vous, des êtres difformes, agressifs, enragés, qui ne voudront que votre mort: il s'agit des chrosomes, des humains à l'origine, qui sous l'emprise d'une substance nommée l'Adam, sont devenus fous. Cette même substance vous permettra d'obtenir des pouvoirs surhumains, les plasmides, qui viendront s'ajouter à votre panel offensif et défensif. Outre les chrosomes, qui composeront en majorité le bestiaire de "Bioshock", vous aurez aussi droit aux petites soeurs et à leur protecteur ("big Daddy" en VO). Ceux sont eux les stars du jeu, de frêles gamines qui vont aspirer l'Adam des chrosomes, tandis que les protecteurs leur serviront de bouclier en cas d'attaque. Ces derniers sont de sacrés morceaux à affronter, et il faudra bien se prémunir avant de vouloir les combattre.

Alors qu'est ce qui fait que Bioshock soit aussi spécifique par rapport à ses congénères, et quels sont ses points faibles? Si l'immersion est réussie, elle l'est tout autant pour ce qui concerne l'espace de jeu. la linéarité est certes présente, mais bon nombre de pièces sont offertes à vous sans utilité d'y passer si vous voulez vite avancer dans le jeu. Si par contre vous êtes du style à fouiner à 100% pour trouver tous les secrets, vous serez récompensé. Beaucoup d'objets contiennent des items intéressants, comme des munitions, des vivres, de l'argent, des kits de survie, de l'Eve,... mais on trouve aussi des magasins, qui vous vendent soit de l'armement, des objets, des upgrades. Ces dernières ne sont pas à sous-estimer, car comme dans tout RPG qui se respecte, il faudra monter de niveau vos plasmides, votre vie, vos armes. Vous aurez deux façon d'y accéder: soit en payant le prix fort, soit en piratant les systèmes.

Le piratage est un élément de "Bioshock" omniprésent. Grâce à ce dernier (qui pourra être amélioré avec des plasmides), vous pourrez contourner les systèmes de surveillance, contrôler les caméras, avoir des prix au rabais, piéger les bornes de santé...

"Bioshock" est donc riche, riche des possibilités qui vous sont offertes, et s'il est vrai que le jeu peut se finir en quelques dizaines d'heures en fonçant tête baissée, il triple cette dernière si on prend le temps d'explorer les moindres recoins.

Passons maintenant aux défauts du jeu, je vous prie : On a tout d'abord un bestiaire très limité, très pénalisant. Rencontrer toujours les mêmes adversaires, ça devient vite rédhibitoire. D'autant plus qu'à la vue de l'artbook distribué gratuitement, on pouvait entrevoir des monstres impressionnants, tous absents ici. Autre gros défaut, une facilité certaine! "Bioshock" reste un FPS, qui se limite à avancer, tuer, avancer. L'exploration et le scénario sauvent la mise, mais fondamentalement, rien de nouveau à l'horizon et on ne meurt jamais! Comme dans Prey, on ressuscite pas loin (au niveau de la dernière borne de résurrection rencontrée), et on peut ainsi reprendre un combat dans la foulée. Cela facilite grandement le jeu, et ne donne plus vraiment de challenge à l'ensemble. Pire, on se laissera parfois mourir volontairement pour conserver de précieux médicaux, plus importants dans d'autres moments.

Hormis ces petits défauts qui viennent entacher l'ensemble, "Bioshock" fait partie des ces jeux qui n'en sont plus vraiment, comme S.T.A.L.K.E.R., qui vous immergent dans leur univers. Cerise sur le gâteau, le titre de 2K vous demande aussi de faire des choix cruciaux, moraux, concernant le devenir des petites soeurs que vous croiserez. Sachez que vos choix influeront sur le final. Cette possibilité est la touche émotionnelle assez intense (très bien mise en valeur) qui penche une fois de plus en faveur du jeu.

Bref, Rapture est à votre portée, il serait dommage de refuser cette invitation, les occasions de se retrouver face à un titre de cette envergure ne se représenteront sans doute pas si rapidement...

17/20

Bioshock - PC



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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.