DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Pour ceux qui veulent pas tout lire, jetez vous au dernier paragraphe!!

L'arlésienne des FPS, juste derrière DUKE NUKEM FOREVER, a su se faire attendre (comme mon test d'ailleurs! ^^). Mais heureusement, THQ a remis de l'ordre, et depuis, nous avons enfin pu jouer à S.T.A.L.K.E.R.

Avant de débuter ce test, il convient de rappeler que ce jeu a été installé sur un C2D E6300, 2 Go de RAM, Radeon X1950XT 256 Mo. Pas de prétention, juste de quoi avertir que selon la config, les appréciations graphiques peuvent être différentes. On notera aussi la présence des patchs (1.003), d'un NoCD (pour gagner en vitesse d'exécution), et de mods pour embellir la parure, ou rendre le jeu moins "rédhibitoire" (pour les raisons citées plus bas).

La version testée est la version "Plutonium Pack", autrement dite collector, quasi inédite en France. Et oui, on n'a eu droit qu'à une simple galette avec le jeu, et parfois, en fonction de l'enseigne, une petite goodies en plus (t-shirt, boîte métal, etc...). Cette version Plutonium, que vous pourrez trouver chez Smartoys.be ou Cdiscount (dans la limite des stocks disponibles), comprend bien évidemment le jeu en version multilingue, un DVD bonus avec un making of, des extraits de la BO, des artworks, un carte papier de l'univers avec la description des zones, un guide de survie, des cartes à télécharger en plus,etc...Le tout dans un très beau boîtier métal, à l'imitation "rouillé".



Photos du packaging de l'édition collector "Plutonium Pack"


Avec tout cela, le jeu tourne tout à fond, en 1280x1024, avec un framerate constant, sauf lors des nuits d'orage, où l'éclairage dynamique est mis à contribution pour faire peiner nos cartes graphiques. A noter que si vous enlevez l'éclairage dynamique, vous aurez alors un jeu d'une fluidité à toute épreuve (bien évidemment si vous n'avez pas un ordinosaure). Mais le prix à payer sera un univers moins réaliste, avec des effets d'ombres et de lumière moins impressionnants.

Tant qu'à rester dans la technique, autant le dire tout de suite, S.T.A.L.K.E.R. est réussi graphiquement. Il n'en jette pas forcément plus qu'un jeu qui utilisera les derniers effets à la mode, mais il dispose d'une profondeur de champ, d'un level design, qui forcent le respect. Tout cela suffit à immerger le joueur et le bercer dans cette ambiance si particulière...

Tout commence par une cinématique vous présentant un camion qui se retourne, avec à son bord bon nombre de corps...Vous êtes retrouvé comme seul survivant, amnésique. On vous surnomme "Le tatoué", eu égard au tatouage que vous portez sur votre bras. De votre passé, un seul vestige, un PDA avec dessus l'ordre: "Tuer Strelok!". Vous êtes en, Ukraine, en 2012, et plusieurs factions tentent de déceler ce qui se cache derrière la centrale de Chernobyl, responsable de bon nombre d'anomalies. Une légende prétend que tous nos voeux se réaliseraient sur place...

Vous démarrez donc seul, en tant que S.T.A.L.K.E.R. (une sorte de mercenaire), et votre but va alors de remplir certaines missions, mais surtout de survivre.

Oui survivre!!! Vous n'allez pas vous faire que des amis, car comme dans tout jeu abordant un aspect RPG, vous serez amené à faire des choix, à choisir votre clan. D'entrée, les soldats vous méprisent. Les autres Stalkers? Certains vous ignorerons, d'autres deviendront vos amis si vous les aidez. Pour les reconnaître, rien de plus simple, si en approchant vous n'entendez pas les balles fuser, c'est plutôt bon signe. Plus sérieusement, l'interface vous aidera en affichant sur la carte du HUD des points rouge, jaune et vert, dans l'ordre ennemis, neutre, amis. Le hud comprend aussi vos munitions, votre vie, le niveau de votre armure, le type et la quantité de munition et votre degré de furtivité (vue et ouïe). Cela signifie que vous pourrez aborder une approche furtive. Cela est même conseillé, car l'IA n'a pas été négligée. Même si parfois elle a de gros ratés (soldats immobiles ou qui vous foncent dessus), les 3/4 du temps, vos adversaires se coordonnent pour vous encercler...Il est même conseillé d'attaquer de nuit (le jeu gérant les cycles de la journée) pour jouer sur l'effet de surprise.







"From Dusk Till Dawn"


Mais ce n'est pas tout! Non seulement vous aurez à gérer vos relations, mais il vous faudra aussi vous méfier des anomalies radioactives (de différentes sortes, comme les tornades, l'électricité, la combustion...), qui jonchent votre chemin. Disséminées un peu partout, elles feront retentir votre compteur Geiger, et vous percevrez les premiers symptômes avec une vue brouillée, et votre vie qui chute. pour éviter cela, des médicaments, de la vodka (avec parcimonie), des armures spéciales et en dernier recours des artefacts. Ces derniers, fruits des anomalies, augmentent ou réduisent vos compétences: endurance, santé, résistance à la radioactivité, aux flammes, aux chocs électriques. A vous de juger lesquelles choisir, sachant que vous êtes limité à 5 emplacement sur vous. un conseil: supprimez toutes celles radioactives, et prenez les augmentation d'endurance et de santé, ce sont les plus intéressantes et utiles (notamment pour la fin).


Les artefacts qui j'ai utilisé tout le long du jeu. Simples à trouver, et vous posséderez une endurance quasi infinie

5 artefacts donc, et seulement deux armes sur vous. Votre inventaire ne vous permet que de porter une arme de poing et un fusil, en plus des jumelles, grenades et couteau de survie. Tout le reste ira dans votre sac à dos, limité au départ à une charge de 50 kg. Vous pourrez y mettre d'autres armes, des rations (la faim est aussi gérée), des kits de secours, mais il faut savoir qu'ils ne seront pas directement accessibles via un simple clic.

Une petite dose de gestion s'impose, surtout qu'il faudra faire le choix entre les armes, et leur usure (là encore gérée par le jeu). Oubliez d'acheter des armes neuves chez les marchands! Vous pourrez trouver tout votre bonheur sur les cadavres de vos ennemis: armes, munitions, soins, etc... Vous aurez vie fait de vous débarrasser de votre minable pistolet de base, pour trouver un Ak47...Puis viendront d'autres armes, du SPA12 au G36 en passant par la Dragunov. Certaines seront uniques, avec des améliorations figées, comme un lance grenade, une lunette de tir, un silencieux, ou une cadence de tir plus élevée. Des objets rares, qu'il ne sera pas possible (hormis avec un excellent mod) de réparer. Dur de s'en séparer alors quand il s'agit de perdre quelques kilos de matériel, et ainsi éviter un essoufflement trop rapide. Heureusement, des caches vous permettront de stocker vos précieuses affaires. Pour les trouver, rien de plus simple, il vous suffira de fouiller les PDA des défunts, qui vous donneront le lieu, et parfois ce qu'ils renferment. Un aspect à ne pas négliger!


Voici mon inventaire, pas très loin de la fin du jeu

Dans le rayon des ennemis, vous trouverez aussi par la suite des zombies, des mutants...Ils sont judicieusement placés aux endroits les plus flippants. Vous comprendrez quand vous arriverez aux labos: ceux qui ont été traumatisés par Doom3 le seront encore plus ici! Bruits étranges, créatures fourbes, obscurité totale (heureusement que votre lampe torche ne s'épuise pas comme dans les jeux actuels)...Les meilleurs moments du jeux se situent à l'intérieur.



Le genre de créatures que vous croiserez durant votre périple...


Le reste est bien évidemment de très bonne facture. Les extérieurs sont variés: décharge, forêt, ville abandonnée, vieilles usines...Le tout a été fidèlement reconstitué, à partir de photos prises sur place (comme pour Prypiat). On reste parfois des heures sur un endroit à le fouiller, à le découvrir, sans réellement avancer dans le jeu. Il faut aussi dire, et là nous allons passer aux critiques, que le jeu ne propose pas beaucoup de variété au niveau des missions, surtout au niveau des secondaires. Vous pourrez les faire pour atteindre le top du classement des Stalkers si cela vous chante, ou pour récupérer du matériel ou de l'argent (grâce à la revente d'objets chez les marchands).

Niveau sonore, les thèmes savent se faire discrets, et influencent énormément sur l'ambiance stressante. Hormis le changement d'arme, les bruitages sont de très bonne facture. Enfin, le doublage, avec des voix comme celles des doubleurs français officiels d'Al Pacino et Arnold Schwarzenegger, est très convaincant.

Autre point qui fâche: les nombreux aller-retours que le jeu vous impose. On finit vite par grommeler quand il faut se retaper la moitié du décor en sens inverse. C'est alors là qu'on voit que le jeu était à la base plus cohérent, et sans doute trop ambitieux. Il comprenait en phase bêta des véhicules conductibles, qui ne sont plus de la partie dans le jeu commercialisé. Certains moddeurs ont cependant réussi à réactiver ces moyens de locomotion. D'autres vous permettent aussi de modifier votre masse de charge, pour aller plus longtemps, plus loin, sans vous pénaliser dans vos stocks.

Le jeu ne propose pas non plus une liberté totale comme dans GTA par exemple. En réalité, le jeu n'est qu'une succession de maps énormes, liées les unes aux autres, avec entre chaque des temps de chargement qui cassent beaucoup le rythme. Pas de réelle fluidité, et une certaine linéarité au bout du compte.

Enfin, pour ceux qui se demanderaient si la durée de vie est appréciable..OUI! Le fait de flâner de droite à gauche, de découvrir certains endroits vous occupe parfois plus que les missions. On cherche les armes rares, les planques bien dissimulées, etc...Avec ses 7 fins (2 positives et 5 négatives), la rejouabilité est de mise, même si certains se sentiront un peu blasés vers la fin. Comptez tout de même 15 à 20 heures pour avoir une vision globale du jeu.

Mais l'ensemble est vraiment trop immersif pour qu'on lui jette la pierre. Boiling Point, un jeu quasi similaire, n'avait pas eu cet honneur. Certes, S.T.A.L.K.E.R. peut sembler complexe aux premiers abords (beaucoup de gestion, dû à son héritage RPG), mais c'est avant tout un excellent FPS, digne d'un FAR CRY. Comble du bonheur, il dispose d'une flopée de moddeurs qui améliorent perpétuellement le gameplay du jeu, mais aussi d'un suivi des développeurs qui le fiabilisent de patchs en patchs, et qui prévoient même un nouveau mode de jeu, où il sera possible de progresser dans le monde de S.T.A.L.K.E.R. librement.

Décidément, on n'est pas prêt de l'oublier, et c'est tant mieux!

18.5/20








_________________
Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.