DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Avec Rainbow Six Lockdown, Red Storm risque bien de se fâcher avec les fans de la première heure de la saga mythique du tactical FPS à la sauce Clancy. Verdict!

Lockdown semble être une volonté de s'approcher plus d'un pur jeu de shoot, en mettant de côté le côté tactique. Cette politique semble annoncer une envie de séduire un plus large public, et non plus les experts de l'infiltration et des tactiques militaires.

Pourtant au lancement, tout semble augurer d'un Rainbow Six normal: une petite intro, un menu dans la lignée des précédents, la possibilité de faire une campagne solo ou de s'entretuer en réseau. Comme à l'accoutumée dans le mode campagne, chaque carte (au nombre de 16 + l'entraînement) se voit débloquée après le succès de la mission, et peut alors être rejouée via d'autres modes, comme celui du loup solitaire, qui vous oblige à refaire le niveau sans coéquipier. On choisit ensuite sa difficulté, normal pour tous les débutants, ou défi, pour ceux qui veulent faire durer le plaisir. A priori, tout semble normal. On arrive alors à la présentation de la mission, via un briefing. Et là, plus de carte tactique, plus de choix des personnages, on vous impose le rôle de Chavez, et vos sbires sont choisis aléatoirement. Le seul choix que vous aurez alors est celui de l'équipement. Ce dernier est très riche avec les nuances que vous pouvez apporter à vos armes, en prenant bien en compte les facteurs de la maniabilité (si vous ajoutez un chargeur grande capacité), ou la précision (avec un viseur laser ou une lunette). Une fois la tenue et le matériel de vos hommes choisis, la mission peut commencer...

On ne choisit hélas pas son point de départ comme dans les autres opus, et on ne dirige qu'une seule équipe la nôtre. Le but est alors de faire comme dans tout bon FPS qui se respecte: courir, tirer, ouvrir porte, et bis repetitas. Vous pourrez alors opter pour deux techniques: celle du bourrinage ou vous défoncez les portes et tirez au M60 sur tout ce qui bouge, ou alors vous vous la jouez plutôt infiltration, en ouvrant délicatement les portes, en lançant un fumigène, et en supprimant les adversaires de manière silencieuse. Hélas, l'IA n'est pas un modèle du genre, et tout devient rapidement un parcours de santé: vos ennemis réagissent bien longtemps après vous avoir vu, ce qui permet de tous les dessouder sans se soucier de perdre quelques points de vie. Car là aussi le jeu a clairement pris une orientation arcade. Alors que dans les précédents volets, la moindre balle pouvait vous être fatale, ici vous encaissez facilement un chargeur entier. Reste juste le coup de fusil à bout portant qui vous enverra Ade patres. Autre signe du virage amorcé, la linéarité des cartes, avec moult scripts, et la possibilité de sauvegarder à tout moment. Exit le challenge de finir une carte d'une traite. D'un autre côté, les niveaux sont très longs, parfois décomposés en sous-niveaux, et le nombre d'adversaires a amplement été revu à la hausse. Comptez dans les derniers niveaux une centaine de "tangos" à éliminer. Certains gadgets vous faciliterons encore plus la tâche, comme un détecteur de mouvements et une vision nocturne. Hélas, la première simplifie encore plus le jeu (vous savez où sont vos adversaires et leurs réactions), et la seconde ne sera que vraiment exploitée que dans un seul niveau. Il est d'ailleurs dommage que le jeu ne permette pas plus d'interactions avec le décor, notamment la suppression des sources lumineuses.

Car graphiquement, le jeu peut passer des décors anodins (les premiers niveaux), à de somptueux décors (l'assemblée, les rues de marseille), la modélisation des armes et des personnages est très correcte, il manque juste un peu de puissance au niveau des bruitages, et des doublages moins folkloriques pour les ennemis, qui gueulent comme les deux vieux du Muppet Show quand ils sont en colère...Véridique!!

Alors oui, les fans de la première heure ont de quoi critiquer, car cet opus n'a quasiment plus rien à voir avec l'antériorité. Cependant, et cela à titre personnel, Lockdown possède d'indéniables qualités qui manquaient aux autres, plus "sérieux", comme le fun. En effet, si vous avez toujours été rebuté par les Rainbow Six à cause de l'aspect gestion des missions, la trop grande difficulté de ces dernières, Lockdown, risque bien de vous réconcilier avec la série, car elle préfigure d'un nouveau départ sous le signe de l'accessibilité, sans doute même un peu trop. Mais on se prend vite au jeu d'ouvrir délicatement les portes, d'envoyer un fumigène, de surprendre de dos ses adversaire et de les éliminer un par un avec un headshot. Vu sous cette optique, le titre est amusant. Mais ce ne sera pas du goût de tout le monde. Les mordus de la saga passerons leur chemin, les autres peuvent essayer la démo, très significative de la globalité du jeu.

14/20








_________________
Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.