DarkWolf Lair

[DarkWolf]

Disney en a fait un joli dessin animé, alors que l'oeuvre de Lewis Carroll était à l'origine bien plus sombre. American McGee a alors souhaité rectifier le tir en nous proposant une nouvelle version, bien plus proche de l'esprit originel, et on ne peut pas dire qu'il ait pris des gants...

Alice est une jeune fille qui vient de perdre ses parents, brûlés vifs dans leur maison. Seule rescapée, elle se retrouve internée dans un asile. Bientôt, elle va découvrir un autre monde, peuplé de créatures étranges, et sous le joug de la dame de Coeur. Sa quête ne fait alors que commencer pour la renverser, car de sa victoire dépend sa vie, mais aussi celles des habitants de l'autre monde.

On commence alors l'aventure dans la peau d'Alice, sous la forme d'un TPS (third person shooter), basé sur le moteur de Quake 3. Graphiquement, le jeu est déroutant. Non pas d'un point de vue qualitatif, mais par ses décors qui changent des habituels couloirs. Ici, rien n'est droit, tout est déformé, un peu comme la réalité, et le fait d'ouvrir une porte ne veut pas pour autant signifier qu'on avance, loin de là. On arrive alors à perdre tout repère si on se laisse trop absorbé par le monde imaginaire. Ensuite, dès que les premiers adversaires pointent le bout de leur carte, on s'aperçoit très vite que le jeu berce dans le glauque: décapitations, gerbes de sang sont au programme, et relèguent vraiment le long métrage de Disney à un gentil conte pour enfants. Les différents protagonistes que vous rencontrez lors de votre quête subirons parfois un sort des plus cruels. Vous êtes averti, cette Alice là ne fait pas dans la dentelle.

Les mondes visités monteront crescendo en excentricité, avec pour exemple le niveau des miroirs qui vous fera perdre le nord, si tant est que vous le trouviez. Fort heureusement, la prise en main est ultra rapide, simplifiée, et on n'a alors juste l'effort de se concentrer sur le bon chemin, en étripant les éventuels ennemis rencontrés.

Qui dit ennemis, dit aussi armes, elles aussi originales. Si certaines sont anecdotiques, d'autres redoublent d'efficacité, comme ces petits jouets qui ciblent vous ennemis et les harcèlent de leurs piques. Ca nous change des Ak47 ou autres fusils laser.

La durée de vie est assez importante, le monde étant assez vaste, et la superficie de jeu assez conséquente (comme les niveaux dans la nature). Qraphiquement, on ne note aucune baisse de régime dans l'originalité des décors, ni dans leur variété.

Quant à la réalisation technique, c'est un sans-faute. Le jeu est beau, les musiques sont superbes, à la fois mélancoliques et dérangeantes, qui rappellent parfois le travail de Danny Elfman sur les films de Tim Burton. Alice réagit au doigt et à l'oeil, et on dispose même d'une aide aux sauts via une ombre déterminant la chute.

Devant tant de qualités, American McGee's Alice est un must qui convient bien évidemment de recommander aux personnes averties, car tous ceux qui ne jurent que par la version Disney "100% aseptisée" risquent de mal digérer cet épisode videoludique.

17/20








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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.