DarkWolf Site Admin

Joined: 20 Mar 2005 Posts: 4037 Location: Geekland
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Posted: Wed Jul 31, 2024 9:15 pm Post subject: [PC]RESIDENT EVIL VILLAGE (+DLC) |
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INTRIGUE : Ethan Winters a survécu à l'enfer quand il chercha sa femme Mia dans la Louisiane, et rencontra une famille contaminée par un étrange virus. Suivirent alors des événements tragiques, violents, et finalement Ethan et Mia purent être sauvés, et mis sous protection des témoins en Europe de l'est.
Mais le destin les rattrape quand Chris Redfield, ancien membre des S.T.AR.S. débarque chez eux, kidnappe leur fille Rose et tue Mia d'une balle dans la tête.
Ethan, est alors fait prisonnier et tandis que le convoi circule sur une route enneigée, ce dernier est attaqué par une force invisible.
Le père de famille se retrouve alors seul en pleine nature, dans le froid, et voit au loin un village dominé par un sinistre château...
GAMEPLAY : "Resident Evil Village", ou huitième volet canon, suit la ligné de ses prédécesseurs en proposant un survival-horror teinté d'action.
Comme dans les précédents, vous allez devoir gérer vos munitions, vos soins, votre inventaire limité à une valise (un concept remplaçant les coffres depuis Resident Evil 4), mais vous aurez la possibilité de créer ce dont vous avez besoin si nécessaire en collectant des ressources sur votre passage (des herbes, des bouts de ferraille, de la poudre noire vous permettront de créer soins et munitions).
Votre personnage se retrouve une nouvelle fois en vue à la première personne, comme dans le précédent volet, empêchant une nouvelle fois de voir le visage d'Ethan. Cependant, si vous achetez le pack "Winters", vous aurez droit à un copieux DLC vous offrant une aventure secondaire, le mode mercenaires, et la possibilité de jouer à la troisième personne, comme les tous premiers volets revisités et le 4.
Une carte plutôt bien conçue vous permet de vous repérer, et aussi de savoir si vous avez vidé un lieu de toutes ses ressources. Un conseil, faites bien le tour avant de partir, car ce Resident Evil vous réserve bien des mauvaises surprises, mais nous y reviendrons par la suite...
Enfin, sachez que vous pourrez trouver un marchand à des endroits stratégiques du jeu. Via la monnaie que vous récupérerez lors de votre périple, vous pourrez acheter chez lui des améliorations pour vos armes, des ressources comme des munitions et des soins, et même concevoir des recettes avec les différents animaux que vous pourrez chasser sur le territoire.
RÉALISATION : Le moteur RE Engine fait encore des merveilles, et les décors sont d'une beauté à couper le souffle, avec une finesse inégalée. La première fois qu'on rentre dans le manoir de Lady Dimitrescu, on reste bouche béee devant tant de photoréalisme et de souci du détail. Si certains environnements sont moins riches, l'ensemble confirme que Capcom reste un gros développeur en capacité de fournir son propre moteur de jeu et de le pousser dans ses retranchements.
La partie audio n'est pas en reste, mais les scores ne sont plus aussi percutants que par le passé. ils viendront agrémenter les moments de tension, de suspens ou d'action quand cela est nécessaire.
La version française est d'excellente facture, avec doubleurs confirmés (dont l'excellent Jérémie Covillault) et inspirés. On évite les sous-titres pour se focaliser sur ce qui se passe à l'écran.
DURÉE DE VIE : Comptez 12 heures pour voir le bout de ce Resident Evil. C'est à la fois correct, mais aussi pas assez. On avait l'impression d'avoir un titre très complexe, aussi dense qu'un Resident Evil 4, mais finalement, ce huitième volet s'avère encore plus court que son prédécesseur, lui terminé en 14 heures. La faute à une aventure très linéaire, trop même, se rapprochant de Resident Evil 5 où le backtracking était fortement réduit. Nous aurez l'occasion de revenir sur ce point dans le verdict, car il est lourd de conséquences.
DLC "Shadows of Rose" : Si vous avez cédé au caprice du DLC, vous aurez donc droit à une extension de l'intrigue vous mettant cette fois dans la peau de Rose, la fille d'Ethan et Mia, bien des années après les événements de "Village". Vous progresserez en territoire connu, ce DLC étant en quelques sorte comme un version redux du jeu de base où vous allez parcourir les mêmes environnements que le l'aventure principale, avec quelques petits changements au niveau du gameplay (l'adjonction de pouvoirs spéciaux), et de nouveaux ennemis.
Une aventure dispensable, tant elle exploite avec maladresse le scénario, s'avère parfois niaise, maladroite dans ses phases de jeu où elle vous impose certaines mécaniques un peu rouillées et finalement se termine en moins de 4 heures, en prenant son temps.
INTÉRÊT : attention, avis d'un puriste! Dès le lancement de "Resident Evil Village", plusieurs voix se sont dressées contre le changement d'orientation, où nous tirions définitivement un trait sur nos zombies et autres armes biologiques pour nous retrouver face à des vampires, des goules, des loups-garous et autres créatures dont nous vous laisserons la surprise.
Cependant, l'expérience nous a prouvé que des préjugés pouvaient vite s'effacer une fois l'aventure lancée, comme ce fut le cas avec "Resident Evil 7" et son changement de cap.
En commençant l'aventure, une sensation de déjà-vu nous saisit : cette Europe coincée en mode Amish, ce château surplombant cette pauvre population, ces décors dignes de la Hammer : "Resident Evil Village" n'est qu'une grosse version mise à jour de "Resident Evil 4", à qui il emprunte aussi bon nombre d'idées en terme de gameplay (de la valise au vendeur, en passant par les trésors à récupérer).
A se demander si nos amis japonais nous voient autrement que des bouseux vivant dans le trou du cul de la campagne, avec la noblesse qui les tient par les gonades.
Heureusement (sic), le scénario tente de façon plus ou moins habile d'établir un lien avec tous les autres volets, avec toujours ce même fil conducteur.
Mais c'est surtout le comportement de Chris qui nous intrigue au début, et nous saurons bien évidemment à la fin pourquoi il a agit de cette façon, en devenant en quelque sorte un antagoniste sans raison de l'être.
La progression se faisant, on constate alors un des défauts majeurs du jeu : une linéarité quelque peu forcée vous imposant de suivre une certaine ligne conductrice, alors qu'on vous présente 4 ennemis majeurs qu'on pense pouvoir éliminer dans l'ordre que l'on veut. Erreur, car il faudra les éliminer dans un ordre bien précis.
Cela n'aurait pas été dérangeant si on pouvait revenir sur nos pas pour chiner une fois le boss vaincu, mais vous allez vite comprendre dès le premier que cela est impossible. Une énorme frustration car on avait pris l'habitude avec les anciens volets (enfin quasiment tous), que si une serrure était verrouillée et nécessitait un crochet, on pourrait revenir ultérieurement une fois qu'on aurait mis la main sur ce dernier.
Un conseil, pensez donc à tout nettoyer avant chaque gros affrontement, en faisant de sorte que votre carte n'affiche que du bleu, et plus de rouge (petite astuce pour le premier boss : ne récupérez pas la dague quand on vous la propose, mais retournez sur vos pas, le "némésis" ne sera plus dans les parages).
Impossible par contre de ne pas évoquer le choix, la prise de risques en terme de propositions multiples. Pour être plus clair, chaque ennemi majeur vous invitera dans son aire de jeu et vous proposera sa version du survival horror.
Lady Dimitrescu, première de la liste, vous invite donc dans son château pour une progression classique à la Resident Evil : salles fermées à clé à dénicher, énigmes, allers-retours. Une ambiance impeccable qui se termine très rapidement, malgré la taille de l'édifice.
Ce sera plus court avec le deuxième personnage, où vous serez plus proche du walking sim (désarmé) et de l'ambiance "Outlast".
Même constat pour le troisième personnage rencontré qui est en quelque sorte un boss à affronter en plusieurs étapes.
Changement radical de ton avec le dernier personnage à affronter, où là on est dans l'action pure et dure (voire jusqu'à saturation, un passage avant étant déjà plus que pénible), dans un décor industriel impressionnant et aux créatures proliférant à chaque recoin.
Finalement, ce "Resident Evil Village" pourrait se résumer comme un bon jeu, mais un mauvais Resident Evil. Bon jeu car techniquement il est irréprochable, mauvais "Resident Evil" car le scénario n'est qu'un prétexte pour nous refourguer un nouveau bestiaire, quelque peu opportuniste et décalé par rapport au lore de la saga (mention au combat très spécial à bord d'un tank de fortune). On se demande si Capcom n'aurait pas dû appeler ce titre Van Helsing tant il lorgne plus du côté de ce personnage.
On comprend cependant que la firme japonaise tente de renouveler sa saga fétiche, mais trop de distances sur certains points sont rédhibitoires.
Son scénario, sa linéarité et ses choix faisant penser à quatre mini-jeux assemblés dans une compilation se voulant éclectique en font un épisode à part, un peu trop.
A l'heure où certaines licences s'évertuent dans la continuité et continuent de fonctionner (avec ce paradoxe des joueurs voulant du changement), on peut blâmer Capcom d'avoir trop osé, quitte à déstabiliser certains fans de la première heure. Cela n'a pas empêché ce Village d'avoir un succès conséquent, de quoi rassurer Capcom sur l'éventualité de proposer un neuvième volet, confirmé, dont nous ne savons pas encore grand chose, si ce n'est qu'il est annoncé comme le plus ambitieux de toute la licence.
Croisons les doigts pour un léger retour aux sources, une aventure complexe, moins linéaire, un croisement entre la richesse du 4 et l'ambiance des trois premiers.
14/20
 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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