DarkWolf Site Admin
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Posté le: Mer Avr 24, 2024 1:46 pm Sujet du message: LA TOUR |
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SYNOPSIS : Au cœur d’une cité, les habitants d'une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres – une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur...
AVIS : Un avis tranché sur ce film qui appelle au débat.
Le réalisateur Guillaume Nicloux bascule ici dans l'horreur la plus bestiale, et le film vous met dans un malaise permanent.
Cette histoire d'immeuble coupé du monde via une brume l'entourant et dévorant tous ceux qui s'y plongent offre un beau pitch, et on souhaite savoir ce qui se passe réellement, quel en est l'origine.
Spoiler Alert : vous n'en saurez finalement rien, puisque ce phénomène ne servira que de prétexte pour se focaliser sur l'horreur humaine, celle où les hommes redeviennent des animaux.
L'intrigue se passera sur plusieurs années, chose étonnante quand on sait que ce bâtiment sera coupé du monde, dispose encore au début de l'électricité, mais la nourriture, l'eau, les médicaments sont à rationner.
Vient alors le moment de l'effondrement, pas celui de notre société, mais une sorte de parallèle avec la fin de l'humanité quand elle est retranchée dans ses derniers instants.
Lutte pour la nourriture, pour le pouvoir, pour la survie, les adeptes de films et séries post-apo reconnaîtront les formations de groupe, ici désignés en fonction de la couleur de peau.
Un racisme palpable, qui ne sera pas le seul point dérangeant mis en avant. Loin de là, car ici on va parler d'élevage d'animaux domestiques pour la consommation (Brigitte Bardot en PLS totale), les dérives sectaires, le sort réservé aux nouveaux nés, la notion de justice rendue, le sort des femmes, etc...
Bref, rien dans ce film ne respire l'optimisme, et l'ambiance est graduellement de plus en plus malsaine, jusqu'au point de non retour (sans pour autant basculer dans le voyeurisme, hormis pour la cause animale). Il faut être préparé, s'accrocher car on est dans l'équivalent de ce que peut faire Gaspard Proust, et oublier le happy ending.
Un film très dur, qui ne peut laisser de marbre, et se présente comme une métaphore de l'isolation (sous toutes ses formes), et de ses conséquences. Les personnes espérant un film lorgnant vers la S.F. ou les histoires à la quatrième dimension avec le petit twist qui va bien seront déçus.
Personnellement, le film est un peu trop perturbant pour moi qui attendait plus une approche surnaturelle de l'événement, et donc moins de nihilisme.
C'est tout à chacun de se faire une opinion sur ce film, tout en étant au préalable averti de son contenu malaisant.
07/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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