DarkWolf Lair

[DarkWolf]

INTRIGUE : Colt se réveille chaque jour sur une plage à Blackreef, et vit systématiquement la même journée. Il comprend qu'il est victime d'une boucle temporelle, qui le tue chaque nuit. Pour conjurer le sort, il saisit qu'il doit tuer 8 personnes. Mais une autre personne, Julianna, semble bien décidée à l'en empêcher. Qui est-elle, et pourquoi veut-elle préserver la boucle?

GAMEPLAY : Attention, "Deathloop" est un peu complexe (euphémisme) à comprendre au début.

Cet immersive-sim signé Arkhane (les Dishonored) est pourtant simple une fois qu'on a compris les mécaniques du jeu : Blackreef est composé de 4 cartes (vulgairement les docks, la ville, le complexe militaire et la plage) qu'il est possible de visiter durant 4 périodes dans la journée : le matin, le midi , l'après-midi et le soir.

Vous commencez forcément une journée par le matin, et vous pourrez vous rendre à un des quatre endroits de Blackreef, avec la ferme intention d'en finir. A vous donc de tuer les 8 visionnaires en une journée.

Mais vous l'aurez compris, si un visionnaire est à un emplacement à un moment donné, vous ne pouvez en tuer que 4 durant une journée, et rebelote après un reset.

Votre but va donc de faire en sorte de les rassembler au même endroit au maximum pour faire une "boucle parfaite", et tous les tuer pour arriver à la/vos fin(s).

Heureusement, votre progression est facilitée avec une sorte d'arbre d'objectifs à remplir, vous permettant d'y voir plus clair et éviter de tourner en rond (et aussi sombrer dans la monotonie).

Chaque carte est conséquente, et les 4 périodes les font varier, mathématiquement, ce sont donc 16 niveaux assez différents qu'il faudra fouiller, trouver des indices, tuer des ennemis, appliquer une stratégie. On traverse une zone par période, et on en sort en se rendant dans un tunnel qui relie les zones entre elles.

Notre cher Colt aura de quoi avoir du répondant, avec un vrai arsenal à sa disposition, du simple flingue à la mitrailleuse, en passant par la machette et les grenades. Vous serez cependant limité à 3 armes, votre machette, des grenades, votre décodeur (pour pirater portes, dispositifs de sécurité comme caméra, tourelles, antennes), deux pouvoirs, quatre compétences...

Au fil du temps, vous allez trouver une faculté (des sortes de crédit sous le nom de Residuum à collecter sur les visionnaires que vous aurez assassiné, ou dans le décor via des objets infectés) vous permettant de conserver votre arsenal et vos compétences d'une boucle à une autre.

Car vous aurez aussi des compétences (aka breloques), des sortes de talismans à récupérer sur vos victimes ou dans des coffres, vous permettant de faire des doubles sauts, d'augmenter votre vie, votre régénération, marcher silencieusement, etc....

Les compétences, comme les armes, sont classés par catégorie, et vous aurez alors le syndrome des "Borderlands" : trouver l'arme pouvoir au plus haut grade, avec le petit bonus qui vous facilitera la tâche.

Vous aurez aussi des pouvoirs, plutôt ravageurs, à récupérer sur les visionnaires ou Julianna. les fans de Dishonored ne seront pas dépaysés, car la plupart sont hérités de leurs précédents jeux, et c'est avec grand plaisir qu'on retrouve transposition (se téléporter au loin), Nexus (lier les ennemis et leur infliger des dégâts), Karnesis qui est de la télékinésie, Chaos vous transformant en machine de guerre, tandis qu'Ether vous rend invisible.

Chaque pouvoir possèdes des variations, à ajouter sur le pouvoir de base une fois qu'on tue une nouvelle fois le possesseur de ce dernier (une sorte de MAJ).

Avec tout cela, et sans oublier d'infuser avec du Residuum votre arsenal pour le conserver, vous serez prêt à accomplir votre tâche dans les meilleurs conditions.

Mais attention, ici pas de checkpoints ou de sauvegardes : chaque passage de la journée peut être réinitialisé si vous mourrez plus de 3 fois. Chaque mort vous transfère un peu plus loin dans le décor, et vous pourrez récupérer le Residuum collecté sur votre cadavre, afin de le dépenser une fois sorti de la période choisie.

RÉALISATION : Arkhane a toujours fait du bon boulot, et techniquement le jeu est très joli. Un peu plus que "Prey", mais un peu moins que "Dishonored".

Car si les textures sont plus fines et contemporaines, si le level design est jubilatoire pour un immersive-sim avec ses multiples possibilités d'arriver à ses fins, l'île de Blackreef est un joyeux foutoir bercé dans une ambiance sixties, où les éléments du décors sont balancés en vrac sans parfois aucune cohérence. On reconnait le style baroque des Dishonored, mais certains lieux font un peu sandbox, fouillis.

Par contre, niveau sonore, c'est du très bon, avec un excellent doublage français, sans retenue de la part de Frantz Confiac et Annie Milon.

L'ambiance sonore elle sera très années 60/70, et colle plutôt bien à l'ensemble.

Tendez un peu l'oreille avec les dialogues de certains antagonistes, ça vaut parfois le détour.

DURÉE DE VIE : Tout dépendra de votre façon de jouer, la furtivité vous prenant plus de temps que le bourrinage. Si vous ajoutez à cela l'envie de dénicher tous les petits secrets de Blackreef (et il y en a), vous pourrez grimper jusqu'à 35 bonnes heures pour en voir le bout.

En sachant qu'il y a trois fins (disponibles sans avoir à tout reprendre depuis le début), la replay value est tangible, sur la durée (comme obtenir une autre fin quelques semaines après en avoir trouvé une).

En plus de cela, le titre vous propose d'incarner Julianna pour pourrir la vie d'autres joueurs incarnat Colt, ce personnage apparaissant aléatoirement en mode solo et contrôlé par le PC si vous interdisez à votre partie d'être publique.

INTÉRÊT : De tous les titres d'Arkhane, "Deathloop" est sans doute le plus complexe, ou du moins le plus difficile d'accès au tout début : on ne sait pas trop quoi faire, on est un peu perdu avec toute cette somme d'information et ce jeu qui se relance à l'infini.

Mais heureusement, avec un peu de temps et d'expérience, on commence à comprendre le titre, à l'apprécier, et à exploiter tout son potentiel. Alors oui, le titre peut être répétitif de part son concept, mais le joueur est tenu par la main via tous les indices collectés et les objectifs à accomplir (sans doute une nécessité, là où certains verront ce point comme de l'ultra guidage).

Chaque boucle est l'occasion d'en savoir plus sur Colt et sur les événements, de dénicher des secrets et de récupérer du bon matos (et croyez-moi, y'a de quoi faire).

Le titre n'est certainement pas parfait¹, mais l'idée de base est bougrement ingénieuse, et bien mieux gérée que dans "Prey : Mooncrash", qui a sans doute servi d'ébauche à notre "Deathloop".

"Deathloop" nécessite donc un investissement au départ, afin de passer le seuil de la frustration lié au concept et au gameplay pouvant sembler de prime abord complexe, fouillis ou "déshordonné".

Mais une fois les bases acquises, les réflexes laissent place aux doutes, et on jubile à l'idée de traverser une carte pour compléter son objectif, tout en ayant pris soin de faire parler la poudre ou nos pouvoirs (avec toujours ce petit stress de voir débarquer Julianna).

"Deahtloop", même s'il n'est pas parfait, est audacieux dans son concept assez casse-gueule. On salue la prise de risque, qui ne sera pas comprise par tous (mais sans doute par les afficionados d'immersive-sims) et on souhaite voir le concept se reproduire, se magnifier avec de nouveaux jeux tout aussi osés.

¹.Le jeu était techniquement instable à sa sortie en 2021 (crashs, BSOD)...., mais 3 ans plus tard, il est 100% jouable (seulement deux bugs d'affichage de menus rencontrés durant tout le jeu).

16/20






































































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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.