DarkWolf Lair

[DarkWolf]

SYNOPSIS : Lorsqu'un groupe d'amis découvre comment conjurer les esprits à l'aide d'une mystérieuse main hantée, ils deviennent accros à ce nouveau frisson, et l’expérience fait le tour des réseaux sociaux. Une seule règle à respecter : ils ne doivent pas tenir la main plus de 90 secondes. Lorsque l’un d’entre eux l’enfreint, ils vont être rattrapés par les esprits, les obligeant à choisir : à qui se fier, aux morts ou aux vivants ?

AVIS : Le film des frères Philippou est devenu en peu de temps le petit phénomène, et pour savoir ce qui se cache derrière tout cela, il convient de décortiquer cette main.

Car d'apparence, on reste dans du grand classique, avec une bande de jeunes qui parviennent à communiquer avec les morts via une main embaumée.

Une règle : ne pas dépasser les 90 secondes de possession, auquel cas les esprits peuvent établir une connexion permanente. Et bien évidemment, c'est ce qui va se passer durant l'expérience que la jeune Mia (Sophie Wilde), soucieuse de prendre contact avec sa mère récemment décédée, et voulant en savoir plus sur sa mort énigmatique.

Disons le d'emblée : le film ne fait pas (vraiment) peur. Tout est prévisible et vous allez plus sursauter pour les effets chocs que la peur en elle-même. C'est là le très gros bémol du film.

Mais est-ce pénalisant pour le reste? Et bien étrangement non, car "La main" s'appuie sur d'autres bases solides pour façonner une histoire tragique, dramatique, qui prend le relais sur l'aspect horrifique.

Si l'histoire de Mia peut sembler redondante, ce sont les liens avec son entourage qui nous charment, avec une belle cohésion de groupe. Et quand ce groupe est atteint via Riley, le jeune frère (excellent Joe Bird), une vraie alchimie opère.

Nous avons donc des personnages intéressants, pas trop clichés, et dotés d'empathie. Ce qui nous change de la galerie de potentielles victimes, touchées à un rythme régulier. Ici ce n'est pas le cas, c'est plus subtil et cela permet de rester cohérent.

L'autre force du film, c'est sa violence. Cela peut sembler paradoxal, voire malsain dit comme cela, mais "Talk to me" (titre original) s'évertue à user de séquences chocs, avec des effets spéciaux extrêmement bien réussis. Si vous tournez facilement de l'œil face à un documentaire médical, vous allez déguster : les possessions sont à la fois impressionnantes, et dans le pire des cas, d'une violence inouïe où vous allez devoir détourner le regard.

Une fois que l'intrigue nous en dit plus, on comprend alors son origine, et certaines visions nous rappellent alors un certain "Event Horizon" (dont hélas les scènes similaires ont dû être jetées, et dont il ne reste dans la version finale que quelques bribes).

Finalement, si la peur ne vous emporte pas, c'est sur l'aspect dramatique (où le film aurait pu se vautrer) et la puissance visuelle de certaines scènes qui l'emportent (comme dans "Hérédité").

Succès au box-office, les frérots ont déjà signé pour une suite. Ce sera alors quitte ou double : soit ils améliorent la recette pour y injecter une bonne dose d'horreur (le lore du film peut tout permettre), soit ils font un simple copié/collé.

On souhaite de tout cœur que cette licence s'améliore. D'ici là, le tandem Philippou est aussi attendu au tournant avec une nouvelle adaptation live de "Street Fighter". On peut au moins être rassuré sur un point, c'est que s'ils gardent la même liberté pour la violence, cette adaptation pourrait bien faire oublier l'adaptation de Steven De Souza.

16/20
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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.