DarkWolf Lair

[DarkWolf]

INTRIGUE : Un garçon prénommé Mono se retrouve propulsé dans un monde hostile où l'environnement et les habitants en veulent à sa vie. Déjouant les pièges, il parvient à se frayer un chemin et croise lors de son aventure la jeune Six, qui va l'accompagner dans son périple.

Tous les deux vont tenter de survivre dans des lieux malfamés, espérant être en sécurité pour de bon.

GAMEPLAY : A l'image du premier "Little Nightmares", sa suite perpétue le même gameplay, en y intégrant de nouvelles fonctionnalités.

Nous sommes toujours face à un jeu de plateformes avec énigmes et prise en charge de l'agencement en 3D, ce qui nous permet de travailler avec la profondeur pour découvrir certaines zones ou étoffer certains passages cruciaux. Votre personnage peut toujours se baisser, sprinter, saisir un objet voire même ici s'en servir d'arme, car quelques combats sont désormais proposés.

Mais le plus gros du jeu reste de parcourir un niveau et savoir comment passer au plan suivant, en s'agrippant à des rembardes, des câbles, en se balançant...puis viennent les phases d'infiltration, où il vous faudra être prudent et ne pas attirer l'attention du gardien, sorte de bosse que vous allez rencontrer à chacun des 4 niveaux (plus un épilogue).

L'adjonction d'un second personnage offre aussi un renouvellement du gameplay, car même s'il s'agit d'un jeu solo, le second personnage vous sera bien utile, et vous pourrez l'appeler à tout moment avec une touche dédiée, et se présente nullement comme un boulet qui viendra vous pénaliser durant les phases cruciales.

RÉALISATION : Le studio Tarsier semble avoir progressé d'un point de vue technique, et cette suite offre de superbes visuels, bien évidemment glauques, mais assez travaillés pour susciter une sorte d'admiration devant le travail fourni. L'animation de nos personnages est superbe, extrêmement fluide, et le visuel des autochtones à de quoi vous faire dresser les cheveux sur la tête, mais nous y reviendrons plus tard.

Si nous deux personnages sont quasi muets, le jeu ne disposant d'aucun dialogue (écrit ou verbal), l'ambiance sonore est impressionnante, vous plongeant directement dans ce monde corrompu et obscur. Une très très grosse mention pour la bande-son signée une nouvelle fois Tobias Lilja. Sachez que le score principal risque de vous hanter un bon moment, et certaines sonorités nous rappellent l'excellent travail de Philip Glass sur Candyman, rien que cela.

DURÉE DE VIE : Cette suite se veut un peu plus longue, et côtoie les 6 à 7 heures de jeu, en sachant que de objets sont à trouver dans chacun des niveaux, que ce soit des esprits ou des chapeaux. Une très bonne replay-value, car une fois l'aventure finie, et nous ayant mis à genoux, on en redemande. Une suite nous comblera (ou pas) courant 2024.

INTÉRÊT : Si le premier "Little Nightmares" était très sympathique, sa suite améliore considérablement l'expérience, et se présente comme le titre de la maturité. L'ambiance glauque et oppressante est toujours de mise, et cette fois, les références aux grands classiques de l'horreur sont légion. La plus évidente reste celle à Sam Raimi et son "Evil Dead 2" : une main, une créature au long coup nous rappellent le bestiaire de ce film culte.

Mais ce ne sont pas les seules références, car vous pourrez reconnaître durant votre escapade des allusions à Videodrome de Cronenberg, à l'univers onirique de Lynch, au "Dark City" d'Alex Proya, à John Carpenter en passant par George A. Romero...

Et ces références ne sont pas là pour rendre un simple hommage, mais viennent aussi conditionner une histoire qu'on devine, à travers des scènes et des détails teintés de critique sociale, comme l'individualisme, l'addiction aux médias, le sadisme et le manque d'empathie.

Chaque niveau parcouru révèle un endroit qui nous rappelle en théorie de bons souvenirs, mais aussi de sérieux stigmates, que ce soit la nature et le chasseur, l'école et la professeur autoritaire, l'hôpital et son médecin boucher, ou une ville dénuée ici d'humanité.

Une nouvelle fois, le jeu porte bien son nom et exploite certaines de nos phobies, avec une couche de psychologie liée aux traumas de notre enfance, voire encore d'aujourd'hui : harcèlement, maladie, angoisse, dépression...

Bien évidemment, cela n'est pas très joyeux, et les développeurs en sont bien conscients, et nous proposent une nouvelle fois une œuvre dérangeante, mais pas opportuniste.

Le point d'orgue sera le final, un cinquième chapitre sans concession, qui va vous malmener. Puisant cette fois dans l'inspiration asiatique lors d'un bref passage aussi emblématique que jouissif, la suite surprend par ses propositions, met la dernière touche émotionnelle et fait alors un excellent lien avec le premier volet.

Une des meilleures fins des ces dernières années, sublimée par l'excellente bande-son.

Le seul bémol de ce titre sera sans doute à chercher du côté de la maniabilité, car le jeu, lors des phases de poursuites, vous impose un quasi sans faute où il faudra réagir à la seconde près.

Heureusement, les défauts de checkpoints du premier sont ici résorbés, et un peu de persévérance vous permettra d'en voir le bout.

Mais ce ne sont ici que des défauts mineurs en vue de la qualité globale du titre, et on espère de tout cœur que la suite annoncée aille encore plus loin.

18.5/20






























































































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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.