DarkWolf Lair

[DarkWolf]

INTRIGUE : Sally est une collégienne dans une petite ville paumée des Etats-Unis. Nous commençons l'histoire tandis qu'elle cherche éperdument sa cousine Emily, disparue depuis plusieurs jours. En arpentant la ville pour coller des avis de recherche, elle tombe sur une bande de sales mômes, et fuit à travers la campagne.

Cela la mènera directement vers un funiculaire, sa seule issue de sortie.

Mais ce qu'elle pensait être un moyen d'échapper à une menace va s'avérer être pire, quand elle va découvrir qu'elle vient de débarquer dans une version alternative de sa ville, transformée et hantée par d'ignobles créatures.

GAMEPLAY : "Gylt" se présente comme un survival-horror et en emploie donc tous les ingrédients : soins et munitions limités, ennemis coriaces, infiltration, zone étendue à parcourir et salles à débloquer en récupérant les bonnes clés ou les bons outils.

Vous n'aurez pas à vous soucier des sauvegardes, car votre progression sera automatiquement effectuée à des points stratégiques, ou en fonction de votre localisation.

La vie sera récupérable via de la Ventoline à récupérer un peu partout, tandis que pour vous défendre, vous pourrez compter tout d'abord sur une lampe, et détruire vos ennemis avec. Vous aurez par la suite une autre arme, et dans les deux cas ces accessoires vous permettrons aussi de passer outre certains obstacles ou débloquer certaines zones.

Mais attention, votre lampe consomme des piles, et employer son faisceau violement pour tuer un ennemi (de façon furtive ou non) va vite les consommer. A vous de bien gérer ces ressources rares.

Heureusement, une carte très bien conçue vous permettra de savoir où trouver munitions et soins (une fois que vous lez aurez aperçus), et donc savoir où retourner pour faire le plein. Cette même carte vous permet aussi de voir les zones découvertes et celles à découvrir, ainsi que les objectifs à remplir.

RÉALISATION : Le titre est visuellement très beau, avec sa patte cartoon et ses personnages attachants, le tout dans un univers à la fois beau et terrifiant, et une très belle gestion de la lumière.

L'ensemble fait penser à un dessin animé en 3D interactif, de très belle facture. On se demande d'ailleurs pourquoi les développeurs sont passés par des pages statiques lors des changements de chapitre, tant le moteur était efficace.

Pour la partie sonore, si la bande-son est en adéquation avec le thème, les doublages français sont d'excellente facture. Un vrai plaisir pour les oreilles, et une immersion totale.

DURÉE DE VIE : Il faudra compter un peu moins de 9 heures pour avoir les fameux 100% sur ce titre, à obtenir après avoir trouvé plusieurs items bien cachés dans les différents lieux du jeu. Que ce soit les livres, les quartz de sang, les hommes pierre, et les oiseaux.

Tous ces éléments seront indispensables pour déverrouiller la troisième fin du jeu. Heureusement, le jeu est conçu pour vous permettre après avoir fini le jeu une première fois de retourner dans la zone avant l'épilogue pour tout trouver.

Le titre est tellement accrocheur qu'on n'hésitera pas à le refaire dans un futur proche.

INTÉRÊT : Après le chef d'œuvre "Rime", le studio Tequila Works revient avec une autre pépite.

Si "Rime" évoquait un thème très lourd (qu'on vous laisse découvrir si vous n'y avez pas encore joué), "Gylt" prend la même voie et s'attaque ici au harcèlement, qui soit physique, scolaire, moral, avec une pauvre Emily qui en faisait les frais.

Son histoire nous sera dévoilée tout le long de l'aventure, par une Sally ne comprenant pas ce qui pouvait se passer. Beaucoup de métaphores assez claires seront sur notre chemin, que ce soit des dessins, des écrits, ou des mannequins mimant ce que certains d'entre nous on pu vivre/subir.

Si la condamnation est nécessaire, elle a hélas peu d'impact sur nous durant le jeu, C'est sans doute le seul défaut du jeu, qui est de ne pas plus appuyer là où ça fait mal, et de dénoncer ouvertement tous ces actes, à la place de les afficher.

D'un autre côté, le jeu se veut aussi accessible à un large public, ce qui explique qu'il ne soit pas trop complexe ni difficile.

En ce sens, il sera une très bonne introduction pour le survival-horror aux jeunes générations, et puise dans de multiples grands classiques son inspiration.

On pourra citer l'école, cette grosse partie du jeu qui fait penser au commissariat de "Resident Evil 2", la ville qui ressemble à s'y méprendre à "Silent Hill", ou encore la façon de tuer les ennemis qui nous vient tout droit d'Alan Wake.

D'excellentes références qui ne sont pas ici plagiées, mais ont un réel sens.

"Gylt" se présente donc comme un excellent titre d'initiation/dénonciation.

Initiation à un genre foisonnant qui hélas se cantonne parfois à un premier degré ultime et une overdose d'inspiration de la culture asiatique (combien de jeux avec une maison hantée à parcourir?) .

Dénonciation pour un thème hélas toujours d'actualité, laissant de lourdes séquelles à leurs victimes. "Gylt" n'aura sans doute pas la prétention de changer le comportement des harceleurs via une prise de conscience, mais pourra peut-être permettre aux victimes de s'exprimer à ce sujet, ou de se sentir moins seules (ce que le jeu indique dès son lancement).

Si le message aurait sans doute mérité une autre approche, on ne peut nier les nombreuses qualités du jeu, de sa technique irréprochable à son aspect "ludique", nous permettant d'avoir une autre approche du survival-horror moins terrifiante visuellement (et encore, vous n'êtes pas prêts pour les poupées) mais toute aussi captivante pour sa progression basée sur des énigmes et des boss à combattre.

18/20


























































































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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.