DarkWolf Site Admin
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Posté le: Mar Oct 20, 2020 12:55 pm Sujet du message: JOJO RABBIT |
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SYNOPSIS : Jojo est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l’épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu'imaginaire, Adolf Hitler, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle.
AVIS : Faire rire sur une des pires crises de l'Humanité, c'est un pari osé, et quelques réalisateurs comme Chaplin ou Roberto Benigni ont magnifié.
Cette fois, c'est au tour de Taika Waititi de transformer les heures sombres de notre Histoire en une jolie fable, teintée de omédie, mais aussi de bienveillance.
Mais pour cela, il dresse dès le départ le portrait d'un jeune allemand (Roman Griffin Davis) durant la seconde guerre mondiale, obnubilé par le Führer et la suprématie allemande, persuadé qu"ils vont gagner la guerre.
Et sa mère (Scrlett Johansson) ne s'oppose en rien à cela, mais ne cesse de le couver, devenu l'unique enfant de la famille, et son seul proche, dans cette période où la Mort rôde à chaque porte.
Notre fameux Jojo a une petite particularité, c'est que son ami imaginaire n'est nul autre que Adolf (Taika Waititi), prêt à l'encourager ou à le charrier en fonction de la situation.
Nous sommes alors dans l'humour burlesque, où chaque situation se prête à rire, comme ce fameux camp de formation dirigé par un Sam Rockwell en très grande forme.
Puis, le film prend son temps pour proposer quelque chose de plus cinglant, avec cette fameuse surprise cachée par la mère de Jojo chez lui.
La découverte d'une jeune juive (Thomasin McKenzie) va chambouler la vie de Jojo, et plus précisément ses convictions. Il va découvrir que son "ennemi" est un être humain comme lui, bien loin des descriptions faites par ses camarades et les hauts gradés.
S'ensuit une foultitude de sentiments s'emparant de notre petit homme, et son éveil à l'empathie, à la tolérance.
C'est cet aspect qui va vraiment vous prendre aux tripes, difficile à mettre en oeuvre dans un film sur la durée (certains ont critiqué "American History X" pour le revirement brutal d'Edward Norton dans le film), mais qui ici se fait en douceur, à travers des scènes clés,comme la visite de la Gestapo, aussi risible que tendue, ou la scène de la place, plus que poignante.
C'est à travers les yeux d'un enfant que nous comprenons la tolérance, et "Jojo Rabbit" réussit à merveille son défi de nous faire rire et de nous émouvoir, de nous interroger pour celles et ceux qui auraient encore des convictions un peu borderline.
16.5/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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