DarkWolf Site Admin
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Posté le: Lun Juil 22, 2019 11:27 am Sujet du message: GONE GIRL |
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SYNOPSIS : À l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?
AVIS : Un film de David Fincher, c'est comme un repas de Noël : on est impatient d'y être, de tout déguster dans une véritable orgie, en attendant la prochaine fois.
Pour "Gone Girl", Fincher va s'amuser à désacraliser le mythe du mariage pour en présenter une version totalement glauque, sous la forme d'un thriller où pourtant tout commençais si bien : la rencontre entre deux âmes sœurs lors d'un soirée(Rosamund Pike et Ben Affleck), leur mariage, puis la dégringolade progressive telle qu'elle nous sera narrée, jusqu'à ce fameux jour, ce 5 juillet, où madame disparaît dans des raisons plus qu'obscures.
Très vite, les soupçons vont se porter vers Monsieur, mais le film se garde bien de vous donner toutes les cartes, ce serait trop facile. Nous sommes face à un thriller psychologique, avec bien évidemment une notion de couple, mais plus que cela, une analyse psychologique de certaines personnes qu'on connaît plus communément sous le nom de pervers narcissiques, avec ici une confusion des rôles. Soyez prêts comme certains personnages à être manipulés, à avoir de grosses claques si vous n'êtes pas au courant de LA révélation (qui envoie le film alors dans une autre dimension, sans trahir le matériau de base).
Fincher s'appuie sur le roman de Gillian Flynn, et prouve une fois de plus sa maîtrise d'une œuvre, sait s'entourer des bons acteurs (un plaisir de revoir Neil Patrick Harris, mais aussi de découvrir Emily Ratajkowski dans un de ses premiers rôles au cinéma). Il renoue avec Trent Reznor et Atticus Ross pour la bande-son, une alchimie qui avait déjà fait mouche sur ses précédents films.
Techniquement, c'est donc un régal, Fincher sait raconter une histoire, et sait la mettre en beauté. Des couleurs froides pour donner un côté glauque à cette histoire, une musique discrète mais néanmoins cruciale, et des acteurs contrôlés, notamment Rosamund Pike qui livre ici une excellente interprétation.
Il faut dire que le film doit beaucoup à son personnage, sans spoiler un élément déterminant, et offrant une certaine image de la femme qui ne va pas plaire à tout le monde. Après avoir vu le film, une petite recherche sur Internet confirme cette impression, et les plus bas du front fonceront tête baissée vers une certaine apologie, tandis que les autres trouveront dans ce film une sorte d'équilibre, la vie n'étant pas fait de méchants et de gentilles.
C'est bien évidemment le féminisme qui est visé, et les multiples personnages féminins du film amènent autant de versions des femmes qu'il peut en exister, de la sœur diplomate à la journaliste castratrice et opportuniste, la voisine bourrée d'empathie, l'autre voisine plus intéressée par l'argent, sans oublier "la figure maternelle".
"Gone Girl", un film forçant le respect et retenant Fincher dans les hautes sphères des réalisateurs aux doigts d'or. On vibre totalement devant cette histoire si bien narrée, avec ces retournements de situation et ces personnages soit nuancés à la perfection, soit capables des pires actes. On en redemande.
18/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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