DarkWolf Site Admin
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Posté le: Jeu Mar 21, 2019 1:54 pm Sujet du message: PROJECT ITOH - GENOCIDAL ORGAN |
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SYNOPSIS : Depuis que la ville de Sarajevo a été dévastée par une arme nucléaire de construction artisanale, la guerre contre le terrorisme a littéralement explosé. Les grandes démocraties se sont transformées en états militaires et les pays en voie de développement sont assaillis par une vague de génocides. Un mystérieux américain du nom de John Paul semble être à l’origine de l’effondrement du monde moderne. L’agent Clavis Shepherd des forces spéciales est chargé de traquer ce mystérieux inconnu et de trouver le véritable cœur des ténèbres - un organe génocidaire.
AVIS : Il s'agit ici du troisième long métrage tiré de l’œuvre de Project Itoh, un auteur de S.F. japonais.
Le précédent film, "The Empire Of Corpses" était très agréable à l'oeil et dans sa narration.
Pour "Genocidal Organ", c'est un peu plus complexe...
Le film est indéniablement beau, là dessus c'est certain. Que ce soit l'animation, le sens du détail, le chara design, on est dans le haut de la corbeille.
Mais on le sait, l'esthétique d'un film, ça ne fait pas tout.
Alors cette histoire de génocides nous met l'eau à la bouche. Sans rentrer dans les détails, le scénario est bien plus complexe qu'il n'en a l'air, et suivre ces forces spéciales shootées pour devenir des surhommes, à la recherche d'un terroriste d'un nouveau genre, c'est bougrement intéressant.
On découvre donc un monde où les forces spéciales U.S. expérimentent sur leurs soldats des méthodes leur permettant d'être ultra connectés, de ne plus ressentir la douleur, et surtout de désinhiber leurs sentiments.
En gros, on se retrouve face à des soldats dociles qui avancent sans broncher dans le but d'éradiquer la menace.
De l'autre, on fait face à un homme machiavélique, capable de renverser un gouvernement grace à de simples mots prononcés dans un discours.
Forcément, tout cela va amener certains passages très difficiles, des conflits sanglants nous rappelant que ce film est réservé à un public très averti, au delà du gore décomplexé digne d'un film trash comme Genocyber.
Mais plus que cet aspect, visuel, c'est le côté malsain, quand notre bon soldat va avoir un check up avant de partir en mission, avec ce rendez devant le psy lui demandant si cela lui posait un problème que les milices armées qu'ils vont affronter sont composées à 60% d'enfants.
Ce constat se verra à l'écran, et on sort un peu estomaqué. On sait que cela se produit actuellement, que des enfants sont exploités pour gonfler les armées, mais cela nous saute aux yeux dans ce film, tant cet aspect est cruel de voir des jeunes se faire dépecer par des rafales d'armes.
Heureusement, ceci n'est qu'une partie du film, qui se veut plus verbeux dans son ensemble. Un peu trop d'ailleurs, car on a droit à une romance, et à de longs dialogues métaphysiques contrastant avec ce qu'on a pu voir au préalable.
Dans l'ensemble, cela se rapproche beaucoup des films "Ghost In the Shell" de Oshii, où on assiste aussi à cette violence sans retenue et des moments où notre cerveau est titillé par une approche psychologique, métaphysique voire moderniste, en référence à Kafka, cité dans le film.
"Genocidal Organ" possède donc d'indéniables qualités, et ne peut laisser de marbre face à certaines scènes ou propos. Mais quelques errances dans la narration lui portent un tant soit peu préjudice.
C'est un peu dommage, mais cela reste un film correct, à réserver à un public averti et prêt à lutter contre la monotonie de certains passages.
12/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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