DarkWolf Site Admin
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Posté le: Mar Juin 26, 2018 11:53 am Sujet du message: OKJA |
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SYNOPSIS : Pendant dix années idylliques, la jeune Mija s'est occupée sans relâche d'Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l'animal jusqu'à New York où Lucy Mirando, la directrice narcissique et égocentrique de l'entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille.
Sans tactique particulière, mais fixée sur son objectif, Mija se lance dans une véritable mission de sauvetage. Son périple éreintant se complique lorsqu'elle croise la route de différents groupes de capitalistes, démonstrateurs et consommateurs déterminés à s'emparer du destin d'Okja, tandis que la jeune Mija tente de ramener son ami en Corée.
AVIS : Voyons voir ce que ce "Okja" a dans le ventre, ce film étant tant décrié par la presse et le public, pour certains une oeuvre déjà culte, et dont le mode de diffusion (Netflix) a suscité pas mal de guéguerres avec les professionnels du métier.
"Okja", c'est donc un film de Joon-Ho Bong, connu pour des œuvres maîtrisées comme "The Host" ou "[urlhttp://darkwolflair.free.fr/forum/viewtopic.php?p=3264]Snowpiercer[/url]".
Avec "Okja", il s'attaque à un autre registre, la comédie teintée de cynisme et de dramatique.
Okja, c'est donc un super-cochon, introduit par le géant industriel Mirando, dirigée désormais par une des sœurs jumelles de la famille (Tilda Swinton), dans le but de redorer l'image bien ternie de cette société.
Il faut pas sortir de St Cyr pour faire la relation avec Mosanto, depuis racheté par Bayer, et violemment critiqué de toute part pour son exploitation marginale des cultures, et sa production de pesticides particulièrement nocifs.
Un sujet des plus contemporains, et Joon-Ho Bong livre ici sa vision du monde, s'amuse à critiquer la société de consommation telle qu'elle est, mais aussi les dérives d'une industrialisation intensive, poussant les limites morales et éthiques.
En cela, Okja est représentatif du monde animal, de son innocence, et de tout ce qu'il peut représenter. Idem pour sa jeune éleveuse Mija (Ahn Seo-hyeon), seul personnage dans cet univers à être finalement le plus humain.
Car le film, sous la forme d'un kidnapping d'un super-porc destiné à être présenté au public sur le territoire américain, clashe tout le monde sans exception, sauf la jeune fille. Que ce soit bien évidemment le véto fou incarné par Jake Gyllenhaal, ou au contraire les membres du FLA (ALF en V.O., des activistes existant réellement dans notre société, vouant leur combat contre l'exlpoitation animale de toute sorte), où on reconnaîtra un certain Steven Yeun (Glen dans "The Walking Dead").
Si on tente de résumer le film, il s'agit en gros d'un voyage initiatique d'une jeune fille à qui on a enlevé son meilleur ami, et prête à tout pour le retrouver. Forcément, cela donne droit à quelques scènes bien satiriques, notamment un passage éclair dans les rayons d'une boutique, où la musique très envolée souligne le côté comique de la chose.
Cet aspect laissera place par la suite à une critique bien plus véhémente de notre société de consommation, de notre relation avec le monde animal et de nos excès. La réussite de Joon-Ho Bong dans "Okja" est de nous ouvrir les yeux si ce n'était pas déjà fait, mais sans pour autant nous braquer, ou nous considérer comme des assassins. Il se moque de l'extrémisme ou des méthodes radicales sous toutes leurs formes, pour tenter de nous faire comprendre que la voie à adopter est sans nul doute celle de la jeune Mija, à savoir une relation plus naturelle est complice avec la Nature et le monde animal, et surtout avec tout le respect qu'on peut leur accorder. Et c'est déjà pas mal par les temps qui courent.
14/20 _________________ Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.
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