DarkWolf Lair

[Fred_OSLB]

2019, le monde appartient aux vampires. A chaque période ses problèmes, ici pas de souci de climat ou de pollution, c'est l'approvisionnement en hémoglobine frais qui se raréfie. Les rares humains sont concentrés dans des zones de confinement dignes de bétail dans les élevages a la chaîne et sucés jusqu'à la dernière goutte (non, ce n'est pas un John B.Root). Par ailleurs, des émeutes éclatent face au rationnement. Les vampires, d'apparence humaine, face au manque, se transforment en véritables betes, au sens propre et figuré.

Servi par une esthétique glaciale, nocturne et métallique, par un casting chatoyant et par un sujet inedit permettant une analyse comparative avec notre société, domaine dans lequel excellent Romero ou Carpenter, le film avait tout pour réussir. Au pire, il restait toujours la place pour un film action/gore gros budget, tel "I am legend".
Le hic, c'est que les freres Spierig n'ont ni le talent des génies du film d'horreur, ni la maestria de William Lawrence, et a force d'exageration narrative, de morale douteuse et d'utilisation a outrance d'artifices pompeux, a commencer par la bande sonore, enfoncent petit a petit le film dans le médiocre, jusqu'à un final archi-gore qui laisse beat d'incomprehension.
Comble du gâchis, même le talent des comédiens (Ethan Hawke, Sam Neill ou Willem Defoe) s'eteint doucement, pour d'achever sur un jeu digne de Chuck Norris, version 80.
Dommage, mais c'est raté...

10/20

[DarkWolf]

Synopsis : En 2019, les vampires ont pris le contrôle de notre planète. Les humains ne sont plus qu'une petite minorité, entretenue uniquement pour nourrir la population dominante. Edward Dalton est un vampire qui travaille dans la recherche. Il refuse de se nourrir de sang humain et oeuvre sans relâche à la mise au point d'un substitut qui pourrait à la fois nourrir ses semblables et sauver les derniers spécimens d'hommes. Lorsqu'il rencontre Audrey, une jeune survivante humaine, il va découvrir un secret biologique qui peut tout changer. Désormais, fort d'un savoir que vampires et humains veulent s'approprier à tout prix, Edward va se retrouver au centre d'un affrontement absolu dont l'enjeu décidera de l'avenir des deux espèces...()

Avis : Après un "Undead" qui s'en prenait au mythe du zombie, les frères Spierig s'attaquent à un autre monstre sacré du cinéma d'horreur, un mythe du genre : le vampire.
Pour cela, ils abandonnent un peu le second degré qu'ils avaient adopté auparavant pour nous livrer une oeuvre plus aboutie.
Optant pour un schéma Néo-Rétro, on se retrouve donc projeté dans un futur proche où l'Homme a mué suite à un virus en être assoiffé de sang, et utilise ses homologues non contaminés comme garde-manger, ou plutôt réserve de sang en culture, à l'image de l'être humain/pile dans la 'Matrice'.

L'occasion pour eux de nous projeter dans une ville bien évidemment baignée dans l'obscurité, des tunnels reliant les différents points de la ville pour empêcher les nocturnes de griller au moindre rayon UV.
Un univers fidèlement retranscris, qui conserve les symboliques du thème (pas de reflet dans le miroir), chose qui n'est plus courant actuellement, Hollywood essayant de renouveler chaque monstre sacré en le dynamisant ou cassant les stéréotypes (comme le fameux zombie qui court).
Un retour sympathique, qui correspond finalement au style rétro du film, avec ce petit côté années 50 côtoyant le modernisme contemporain (comme les voitures équipées de webcam qui permettent aux vampires quelques sorties de jour). le souci du détail est omniprésent, comme le souligne ces nombreuses affiches de propagande collées au murs, souvent détournées d'affiches connues.

S'inscrivant dans un registre de série B, on peut cependant trouver dans "Daybreakers" une satire sur notre société actuelle, celle formatée par et pour la consommation, car après tout, comme nos homologues vampires, l'Homme puise aussi actuellement toutes les ressources qui lui sont disponibles jusqu'à épuisement. On retrouve cette idée de façon graduelle dans le film, sous la forme de ces vampires qui muent en bêtes sauvage au fur et à mesure que leur besoin en sang n'est pas assouvi. Cela donnera d'ailleurs droit vers la fin à de formidables scènes baignant dans des gerbes de sang et autres effets gore convaincants.
Car il ne faut pas l'oublier, les frères Spierig sont avant tout des virtuoses des effets spéciaux, endossant une nouvelle fois la double casquette de réalisateurs et responsables des SFX.

Ils se sont aussi associés à des acteurs confirmés pour les rôles principaux : Sam Neill, abonné au genre, et délicieux en homme d'affaires aux dents longues (propre et figuré); William Dafoe en vieux briscard, ancien nocturne devenu diurne par un phénomène inexpliqué, que tentera d'élucider le jeune Ethan Hawke.

Comme "Undead" qui a l'époque divisa son public, il est est de nouveau de même pour "Daybreakers", suite à la consultation des différentes critiques glanées sur le web. Le film est portant doté d'un univers cohérent, d'une réalisation solide, d'un rythme sans longueur contraignante et d'acteurs crédibles. On peut juste lui reprocher de caresser certaines idées sans trop les approfondir.
Une chose est sûre, les frérots ont atteint un stade de maturité, et on attend de pied ferme leur prochain appropriation d'un mythe célèbre (au choix lycanthrope ou momie???).
14,5/20
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Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.