DarkWolf Lair

[DarkWolf]

"Hidden Target" n'est pas en fait pas une nouvelle licence de la part de City Interactive, car il officie aussi dans certains pays sous le doux nom de "The mark 2". Le premier était un FPS de médiocre réputation. Sa suite relève t-elle le niveau?

"Hidden Target" de par son aspect purement solo, vous propose de revêtir le treillis d'un ancien du MI6 qui va partir à la rescousse d'une de ses ex, archéologue de son état. Son père vient de disparaître, alors qu'il avait fait des découvertes importantes sur un mystérieux artefact. Tous deux vont alors partir à sa recherche (du père, et de l'artefact). Scénario classique, qui commence comme celui d'un film de série B pour finir en Zéderie la plus totale et assumée, avec un mauvais goût total (les méchants prêchent Allah alors que vous êtes de bons caucasiens). l'avantage de ce scénario, c'est d'avoir deux héros à contrôler, et donc deux gameplay bien distincts.

D'un côté, on contrôle le mercenaire Jonathan Kane. Autant dire qu'il ne fait pas dans la finesse, et que sa connaissance des armes le pousse à avoir une approche très directe de l'action. On passe en vue FPS pour éliminer tout ce qui bouge, avec la possibilité de se plaquer contre l'environnement pour s'en servir de couverture, et contre attaquer au moment désiré. En théorie, cela ressemble à du "Rainbow Six Vegas", mais en pratique, c'est une calomnie : pourtant mercenaire, votre avatar se déplace extrêmement lentement. Est-ce là un moyen de prolonger la durée de vie, ou un sérieux handicap du héros? Quoi qu'il en soit, ne comptez pas prendre la fuite rapidement lors d'une fusillade, c'est peine perdue. Vous pouvez certes courir, mais cela fait chuter rapidement votre barre d'endurance, si bien qu'au final votre héros est essoufflé après un sprint de deux mètres. Toujours dans les fautes de gameplay, les couvertures ne servent quasiment à rien, votre personnage étant trop fragile quand il essaye de riposter (il faut dire qu'il se met totalement à découvert pour viser avec une rotation du buste digne de Goldorak). Vous aurez par contre la possibilité spéciale de cibler vos ennemis : un pouvoir qui ne sert strictement à rien et qu'on n'utilise donc jamais.

Ça s'arrange un peu avec l'archéologue Jennifer Guile : n'ayant aucune connaissance des armes à feu, vous allez devoir la faire progresser en toute discrétion dans le dos des opposants. Sans doute là les parties les plus fun du jeu, qui rappellent "Metal Gear Solid". A vous d'éviter le champ de vision des ennemis, de vous terrer dans l'obscurité, d'attendre le bon moment pour traverser la zone. Vous serez pour cela aidé d'une mini carte vous indiquant votre visibilité et l'emplacement de vos ennemis. Hélas, le parcours est ultra linéaire, et la seule arme du jeu pour Jennifer , un "tazer", ne peut être utilisée qu'à de brefs moments (alors que les munitions sont illimitées), sous peine d'éveiller les soupçons.

En commun, de petits jeux viendront agrémenter le gameplay classique : relier quelques câbles, amorcer des bombes, ouvrir des cadenas...Un peu de réflexion qui tranche avec le reste.

D'autres tares viennent s'ajouter à celles sus-citées. Au niveau technique, le titre souffre de textures baveuses qui nous renvoient à l'époque d'un portage PS2. Les personnages sont très mal modélisés (rien à voir avec ceux de la jaquette) et les armes ne renvoient aucune sensation, en plus d'être peu précises. On peut encore ajouter des effets de bloom venant saturer l'action, la rendant illisible. L'I.A. adverse n'est pas une référence, mais ce n'est en rien comparable quand vous parcourez des niveaux avec vos deux héros réunis : Jennifer trouvera toujours la bonne planque bien scriptée qu'elle refusera de quitter, même sous une pluie de grenades. Un "game over" récurrent à cause d'une IA des plus bancales.

Pourtant, et malgré tous ces défauts quasiment impardonnables, le titre se laisse jouer. Les niveaux sont variés, la durée de vie est potable (surtout pour un titre City Interactive), pas de bug qui vous renvoient méchamment au bureau, le strabisme du héros vaut le coup d'oeil (façon de parler), sans compter sur ce scénario qui commence comme un "Jason Bourne" pour finir en "Indiana Jones" version Ed Wood.
Un titre peu recommandable, mais jouable.
08/20






_________________
Cogito Lycanthropus ergo sum Lycanthropus.